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Guerre au Soudan : une bombe à fragmentation
28 avril, 2023 Leslie Varenne

Un mois après l'annonce de l'accord de paix irano-saoudien paraphé à Pékin, les premiers signes d'un apaisement au Proche et Moyen-Orient sont palpables au Liban, en Syrie, avec un ballet diplomatique soutenu entre les capitales arabes. Après neuf années de conflit, le Yémen se prépare à la paix, avec échange de prisonniers à la clé et la réouverture des ambassades entre Ryad et Sanaa prévue le 9 mai. C'est toujours un soulagement de savoir qu'une guerre qui a engendré tant de morts et tant de souffrance pendant tant d'années se termine, même si le chemin vers la paix est semé d'embûches. Mais à peine la bonne nouvelle annoncée, le 15 avril un nouveau front s'est ouvert. Le malheur a été dispatché ailleurs, au Soudan qui fût un géant arabo-africain avant d'être amputé en 2011 de sa partie sud. Il reste néanmoins un grand pays, stratégique, une terre de passage vers les sept États qui l'entourent et à un vol d'oiseau de l'Arabie Saoudite. Autant dire que si le feu s'installe à Khartoum, d'autres incendies et de grands bouleversements sont à prévoir dans la région et bien au-delà… 

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La France et ses meilleurs ennemis en Afrique
18 oct, 2022 Leslie Varenne

La France est contestée de toutes parts sur le continent au point qu'elle n'a plus de marge de manœuvre. Si elle avance à visage découvert c'est un tollé, si elle avance masquée, elle se fait repérer et c'est pire encore. Le rejet de la politique française - car c'est bien de cela dont il s'agit et non pas de sentiment antifrançais, les expatriés n'ont aucun problème sur le continent - a de multiples ressorts et est antérieur à l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron. Cependant, sous ses quinquennats, ce rejet a pris des proportions stratosphériques. La petite musique dans les médias comme sur les réseaux sociaux consiste à accuser Moscou d'être le bras armé de cette contestation. Or, sans être naïf et nier le rôle de la Russie, elle n'est qu'un facteur parmi d'autres qui concourent à ce climat.

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Reconfiguration du monde, l'Afrique courtisée, convoitée, tiraillée
28 juin, 2022 Leslie Varenne

Ces derniers jours se sont tenus une avalanche de sommets : G7 en Bavière, BRICS à Pékin, Commonwealth à Kigali et le plus consistant d’entre tous, celui de l’OTAN s’ouvre ce 28 juin à Madrid. Le seul mantra commun à ces réunions de chefs d’Etat pourrait être « choisis ton camp camarade ». Dans ce partage du monde qui se profile entre les Etats-Unis et leurs alliés d’un côté, la Russie, la Chine de l’autre, les « non-alignés » sont particulièrement courtisés. L’Inde, le Sénégal et l’Indonésie qui ont refusé d’imposer des sanctions à la Russie ont ainsi été invités en Allemagne. Depuis les votes à l’Assemblée générale des Nations Unies sur les sanctions à l’encontre de Moscou, les Etats africains qui se sont abstenus sont aussi l’objet d’une entreprise de séduction. La guerre en Ukraine a ainsi accéléré et renforcé le mouvement de tectonique des plaques déjà en cours depuis quelques années sur le Continent. Grandes et moyennes puissances poussent leurs pions et tentent de dépecer les restes de ce qui fût nommé le « pré-carré français ». L’arrivée du Togo et du Gabon dans le Commonwealth est un épisode supplémentaire de ces luttes d’influences, qui se jouent aussi entre alliés.    

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L'OTAN déroule son agenda dans le Sahel
18 nov, 2021 Leslie Varenne

Nonobstant l’échec afghan, lentement, à petits pas feutrés, l’Alliance avance ses pions dans le Sahel. A intervalle régulier, depuis le sommet de Varsovie en 2016, où l’OTAN s’est engagée à renforcer son partenariat avec l’Union africaine, tel un petit poucet, l’organisation transatlantique sème ses cailloux dans la région. En 2017, il y eut la création de son Pôle Otan pour le Sud basé à Naples, puis diverses déclarations ici et là, notamment celles de l’ancien vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’Otan, feu Miranda Calha. En 2019, dans un rapport mémorable, le socialiste portugais avait pressé les alliés de jouer un plus grand rôle en Afrique. Plus récemment, en octobre dernier, lors d’une réunion à Bruxelles avec les ministres des Etats membres participants à la coalition contre l’Etat islamique, le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a prévenu que « l'Alliance étudiait les possibilités d'étendre ses partenariats aux pays de la région du Sahel (..) » Avec l’exercice militaire qui aura lieu en Italie à partir du 24 novembre, au cours duquel l’OTAN se préparera à réaliser une mission au Sahel, l’Alliance vient de franchir une étape supplémentaire. 

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Emmanuel Macron sauvera-t-il une troisième fois le Sahel ?
24 févr, 2021 Leslie Varenne

Au sommet de Ndjamena Emmanuel Macron a enchaîné les déclarations tout à la gloire de la stratégie française décidée l’an dernier : « Cet effort militaire défini à Pau a donc permis des victoires, nous a permis d'obtenir des résultats et a sauvé une deuxième fois le Sahel ». Mais, sous le vernis de ses propos optimistes, Emmanuel Macron est apparu confus, toujours à la recherche d’une boussole dans le dossier sahélien et a laissé une impression de malaise. Les déclarations du nouveau secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, celle du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterrez, le silence des Européens et les non-dits des Présidents des pays du G5, montrent que ce trouble est largement partagé. Les quelques décisions prises lors de ce sommet posent plus de questions et de problèmes qu’elles n’apporteront de solutions, tant militairement que politiquement. Leurs effets seront perceptibles rapidement, un premier bilan devrait être réalisé au cours du trimestre prochain puisque le président français s’est inscrit dans le très court terme en imposant à ses pairs sahéliens une nouvelle rencontre au printemps. 

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Sahel : à la recherche de la stratégie perdue...
07 janv, 2021 Leslie Varenne

Depuis une dizaine de jours une suite d’événements tragiques se sont produits dans le Sahel. Le samedi 2 janvier dans deux villages de l’Ouest du Niger : Tchombangou et Zaroumdareye, dans la région des Trois frontières où sévit l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) 100 civils ont été assassinés lors d’une attaque perpétrée par une centaine d’assaillants arrivés à moto. Le même jour, deux militaires français appartenant au deuxième régiment de Hussards de Haguenau ont succombé à leurs blessures après que leur véhicule blindé léger ait été atteint par un engin explosif improvisé (IED) dans la région de Ménaka au Mali. Cinq jours plus tôt, trois autres soldats de Barkhane avaient trouvé la mort de la même manière à Hombori dans le cercle de Douentza. Ces décès portent à cinquante-cinq le nombre de militaires français décédés au Sahel

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Mali : retour à la case départ ?
08 déc, 2020 Leslie Varenne

Au Mali, les crises sécuritaire et économique qui ont entraîné la chute du Président IBK sont toujours d’actualité, les nouvelles autorités n’ayant pas réussi à les enrayer. Pire, les conditions de la création du CNT risquent de plonger ce pays dans une nouvelle confrontation politique.

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Mali : tout changer pour que rien ne change ?
15 sept, 2020 Leslie Varenne

Pour le quintet de colonels au pouvoir, auteurs du putsch du 18 août, l’état de grâce aura été de courte durée. L’euphorie des premiers jours a fait place à l’attente, puis à l’inquiétude. Censée être venue ramener l’ordre politique et institutionnel, la junte est-elle en passe de créer le désordre ? 

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Le coup d’État malien provoque une onde de choc en Afrique de l’Ouest
25 aout, 2020 Leslie Varenne

Le putsch malien du 18 août a résonné comme un coup de semonce en Afrique de l’Ouest. Les oppositions acclament les militaires, les Présidents en exercice s’inquiètent, la Cedeao se fissure. La sous-région est en effervescence à l’approche d’élections à haut risque. 

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Mali : un coup d’Etat, beaucoup de questions…
20 aout, 2020 Leslie Varenne

Au Mali, des militaires ont choisi la manière forte pour obliger le président IBK à démissionner. Ce putsch rondement mené met un terme à une grave crise politique sans issue et ouvre une nouvelle période d’incertitude. 

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Les leçons de crise politique malienne
16 juil, 2020 Leslie Varenne

Après l’élection présidentielle d’août 2018, les Maliens arpentaient la rue pour crier à la fraude et contester la victoire d’IBK. Ce qui se joue aujourd’hui au Mali n’est que la poursuite de cette crise postélectorale. Un cas d’école à méditer à l’aube de scrutins cruciaux en Afrique…

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À Nouakchott, la conjonction des planètes a mis l’Europe au diapason
03 juil, 2020 Leslie Varenne

Le seul événement marquant du sommet G5 Sahel de Nouakchott a été la participation de Guiseppe Conté et Pedro Sanchez ainsi que celle d’Angela Merkel. Pour une fois, le Sahel a mis l’UE au diapason. Pour le reste, ce fut une simple mise à jour des décisions prises à Pau en janvier dernier.

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L'Afrique vue par John Bolton
26 juin, 2020 Leslie Varenne

Conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton a été dans la pièce où se prenait les décisions stratégiques. Dès lors, le lecteur de son ouvrage pouvait s’attendre à quelques révélations sur la politique étrangère américaine, notamment en Afrique, il n’en est rien. Annoncé comme une bombe, le livre fait pschitt.

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Au Mali, l'Etat de crise permanent
15 mai, 2020 Leslie Varenne

Au Mali, les élections législatives sont venues ajouter une crise politique aux crises existantes. Est-ce celle de trop ? Probablement pas, mais elle est caractéristique d’un État funambule. Loin d’apporter des solutions, la lutte contre le terrorisme permet à ce système de perdurer.

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En Afrique, l'image de l'Occident sort très abîmée de la crise sanitaire
07 mai, 2020 Leslie Varenne

L’Afrique subsaharienne est en passe de déjouer les scénarios catastrophes prédits. Cependant, la gestion de la pandémie par les institutions internationales et les pays européens accentue la crise de confiance envers les Occidentaux et préfigure une nouvelle donne géopolitique.

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Retrait US du Sahel, une épée de Damoclès qui reste sur la tête des Français
02 mai, 2020 Leslie Varenne

La ministre française des Armées, Florence Parly, a récemment révélé que Britanniques et Américains prolongeaient finalement leur soutien à l’opération antiterroriste Barkhane au Sahel. Cette annonce ne met pourtant pas fin au suspense qui, en réalité, n’en est pas un…

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Covid-19 au Sahel, les remèdes pires que le mal
15 avril, 2020 Leslie Varenne

« Le coronavirus tue en deux semaines, la faim en une »: c’est l’une des nombreuses expressions en cours dans le Sahel. Les mesures prises par les États pour endiguer le virus créent de nouvelles crises se superposant à celles déjà existantes. Ou comment ajouter de la misère aux misères.

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Covid 19 en Afrique : L’effet chauve-souris ou la faillite des esprits
07 avril, 2020 Leslie Varenne

« Le virus pourrait faire des millions de morts en Afrique. » Telle est la prophétie des Nations unies suivie par d’autres prédictions tout aussi anxiogènes des stratèges du Quai d’Orsay, de l’OMS et d’une kyrielle « d’experts » patentés. Pourtant, le feu de brousse prédit ne prend pas. Alors qu’elle n’avait pas vocation à être rendue publique, une note diplomatique intitulée « L’effet pangolin: la tempête qui vient d’Afrique ? » circule abondemment sur le Net. Cette note provient du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS), un centre directement rattaché au ministre des Affaires étrangères.

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Entretien sur la situation en Côte d'Ivoire
02 janv, 2020 Leslie Varenne

 J'ai été interviewée par le site de géopolitique Guerre et Paix sur la situation en Côte d'Ivoire. 

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L’urgence d’électrifier l’Afrique
12 déc, 2019 Leslie Varenne

Samuele Furfari, l’auteur du livre : « L’urgence d’électrifier l’Afrique », a été fonctionnaire à la Direction générale de l’énergie de la Commission européenne pendant plus de trente-cinq ans. Autant dire qu’il connaît son sujet et que ses analyses sont étayées par des arguments précis. Mais, il ne faut pas s’y tromper, sous la pondération du haut fonctionnaire et un style un peu académique, se cache une vraie colère : comment est-il possible que l’Afrique soit toujours dans cet état de pauvreté énergétique ?

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Le sommet de Sotchi et la «Françafrique»
08 nov, 2019 Patrick Mbeko

L’IVERIS a choisi de publier la tribune de Patrick Mbeko, politologue et spécialiste de la région des Grands Lacs, car nous pensons qu’à ce moment de l’histoire, cette analyse en forme de "coup de gueule" est salutaire. En 2017, l’Institut avait déjà évoqué le « French Bashing » en Afrique, mais depuis la situation s’est encore dangereusement dégradée jusqu’à atteindre la cote d’alerte. Merci donc à Patrick Mbeko d’avoir pris la plume…  

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Mali, rapport du groupe d'experts de l'ONU
04 sept, 2019 IVERIS

Le dernier rapport du groupe d'experts de l'ONU sur le Mali, publié en août, est une mine. Extrêmement précis, ce document démontre, ô combien, la complexité malienne : situation fluctuante au gré des rivalités internes de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA), des alliances ou des mésalliances entre les multiples et divers groupes armés. 

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L'Afrique dans le viseur de l'OTAN
02 sept, 2019 Leslie Varenne

Sorti en avril 2019, le projet de rapport intitulé « SÉCURITÉ ET STABILITÉ EN AFRIQUE – DÉFIS ET PRIORITÉS POUR L'OTAN » rédigé par le Portugais Julio Miranda Calha est édifiant. Il est pourtant passé totalement inaperçu. 

Comme tous les projets de la Commission Politique de l'OTAN, les grandes lignes directrices sont tracées, puis soumises aux commentaires des Etats membres, avant d'être approuvées par l'Assemblée annuelle, qui se tiendra, cette année, à la mi-octobre à Londres.

D'ici là, il n'y a pas l'ombre d'un suspense. D'une part, le rapport a été salué, lors de la dernière Assemblée parlementaire, en juin à Bratislava. Le communiqué final de cette réunion, tout aussi éclairant que le texte de Miranda Calha, est titré « l'AP-OTAN  presse ses Alliés de jouer un plus grand rôle en Afrique ». D'autre part, il correspond à une stratégie élaborée sûrement depuis fort longtemps, mais officialisée au sommet de Varsovie en 2016 ; la création du Pôle OTAN pour le Sud basé à Naples, inauguré en 2017, étant une des pierres de l'édifice.

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Monsieur Hulot : on vous espérait en vacances !
19 juin, 2019 Loïk Le Floch-Prigent

Tandis que l'ancien Ministre démissionnaire revient pour nous rappeler, avec d'autres, que la fin du monde n'est pas si loin, les pays africains qui avaient suivi ses orientations de suppression des fossiles au profit des énergies renouvelables se désespèrent des résultats obtenus. Je vais évoquer ici le cas du deuxième pays d'Afrique en termes de population, l'Ethiopie, qui est passé de 95 millions d'habitants à 105 millions en quelques années et qui connait, grâce à sa politique de santé, en particulier la vaccination, une progression constante.

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Grand débat national et politique africaine
26 janv, 2019 Leslie Varenne, Emmanuel Dupuy

La politique africaine de la France est le parent très pauvre du grand débat national, pourtant ce sujet était inscrit dans la toute première charte des Gilets jaunes. Parmi ces revendications figuraient « la fin du franc CFA et des ingérences politiques et militaires ; le rapatriement des soldats français et l'établissement de rapports d'égal à égal avec les Etats africains ».

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OIF : quatre ans de malheurs
14 oct, 2018 Leslie Varenne

Le 5 octobre dernier, Denis Mukwege reçoit le prix Nobel de la Paix, c'est une grande nouvelle, c'est une bonne nouvelle. Ce médecin congolais est trop souvent réduit à son activité de gynécologue : « l'homme qui répare les femmes », alors que son action s'inscrit dans un contexte plus large, celui de la reconstruction des blessés d'une guerre qui se déroule dans l'Est du Congo depuis 24 ans. Ce prix est donc une reconnaissance, certes tardive, de toutes les victimes de la République Démocratique du Congo (RDC), ce pays dont la chair est à vif depuis de trop longues années. Mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Le 12 octobre, Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires Etrangères du Rwanda, de décembre 2009 à octobre 2018, est nommée à la tête de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Cette désignation est une gifle infligée à tous les Congolais. Personne n'ignore ou ne peut ignorer, il suffit de lire les rapports de l'ONU, le rôle central qu'a joué et que joue encore le Rwanda dans la déstabilisation et les crimes perpétrés en RDC. Ce n'est pas le moindre des paradoxes que d'offrir le siège de la francophonie à un petit Etat, devenu anglophone, en insultant le plus grand pays francophone au monde (la RDC compte 80 millions d'habitants). Mais cet affront ne concerne pas uniquement les Congolais, il touche également tous les Africains avides d'alternance, de liberté et de développement. Comment expliquer une telle bourde de la diplomatie française qui a œuvré à cette nomination ? Sûrement pas par l'exemplarité supposée de Kigali en matière de droits de femmes ou de nouvelles technologies, comme Emmanuel Macron le déclare à l'envi.

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Le Sahel est-il une zone de non-droit ?
06 oct, 2018 Leslie Varenne

La CIA a posé ses valises dans la bande sahélo-saharienne. Le New-York Times l'a annoncé, le 9 septembre dernier. Le quotidien US, a révélé l'existence d'une base de drones secrète non loin de la commune de Dirkou, dans le nord-est du Niger. Cette localité, enclavée, la première grande ville la plus proche est Agadez située à 570 km, est le terrain de tir parfait. Elle est éloignée de tous les regards, y compris des autres forces armées étrangères : France, Allemagne, Italie, présentes sur le sol nigérien. Selon un responsable américain anonyme interrogé par ce journal, les drones déployés à Dirkou n'avaient « pas encore été utilisés dans des missions meurtrières, mais qu'ils le seraient certainement dans un proche avenir, compte tenu de la menace croissante qui pèse sur le sud de la Libye. » Or, d'après les renseignements recueillis par l'IVERIS, ces assertions sont fausses, la CIA a déjà mené des opérations à partir de cette base. Ces informations apportent un nouvel éclairage et expliquent le refus catégorique et systématique de l'administration américaine de placer la force conjointe du G5 Sahel (Tchad, Mauritanie, Burkina-Faso, Niger, Mali) sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies.

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Retour en force du nationalisme sur la scène internationale
26 sept, 2018 Général Dominique Delawarde

Où que se tourne aujourd'hui le regard du géopoliticien, il ne peut que constater un retour en force du nationalisme dans les relations internationales à l'échelle de la planète. Constat ? Causes ? Conséquences ? Telles sont les trois questions auxquelles les élites dirigeantes du monde entier devraient s'efforcer de répondre avec pertinence et précision pour affiner leur gouvernance et sauvegarder la paix.

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CPI : John Bolton a raison !
16 sept, 2018 Leslie Varenne

Lorsque John Bolton déclare, le 11 septembre dernier, que la Cour Pénale Internationale est « inefficace, irresponsable et dangereuse », il a raison. Lorsque l'ancien conseiller de Georges W.Bush, désormais conseiller à la Sécurité Nationale de Donald Trump, dit que la CPI est déjà morte pour eux, il a encore raison. En décembre 2016, l'IVERIS ne signifiait pas autre chose en écrivant : « la CPI n'a aucune chance de sortir de l'unité de soins palliatifs dans laquelle elle s'est elle-même installée ». Pour autant, partager les constats ne signifie pas nécessairement être en accord avec les causes.

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Mali : et maintenant la crise postélectorale...
09 sept, 2018 Yehia Ag Mohamed Ali

L'IVERIS initie une série d'articles courts sur le temps forts de l'été en Afrique francophone. Le premier article est dédié à l'élection présidentielle malienne. 

Le premier tour de l'élection présidentielle, qui opposait 24 candidats, s'est déroulé le 29 juillet 2018. Ce scrutin a été fortement contesté par 20 candidats et un consensus semblait se dégager pour que tous boycottent le deuxième tour. A la surprise des autres candidats contestataires, Soumaïla Cisse, arrivé juste après le président sortant Ibrahim Boubakar Keïta (IBK) a décidé d'aller au second tour, qui a eu lieu le 12 août. Ce scrutin a confirmé la victoire d'IBK avec 67% des voix.
Soumaïla Cisse et une partie des candidats (environ une dizaine) refusent de reconnaître ces résultats et ont engagé une série de marches et meetings pour dénoncer la fraude et la corruption.

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Le cas Kagamé, point aveugle de l'ordre mondial
08 sept, 2018 Roland Hureaux

Du point de vue de l'ordre mondial aujourd'hui dominant, le clivage est simple : il y a d'un côté les tenants de cet ordre, se déclarant favorables au libéralisme, à la démocratie, aux droits de l'homme, au rapprochement entre les peuples à travers la libre circulation des marchandises, des capitaux et des hommes, ennemis de tous les excès, gens de bonne compagnie, politiquement corrects, bref les « fréquentables » ; de l'autre côté, il y a ceux qui s'opposent à de cet ordre, qu'ils soient de droite ou de gauche, plus ou moins extrémistes, généralement hostiles à la démocratie et indifférents aux droits de l'homme, les « illibéraux », qui se sont retrouvés ou se retrouvent du même côté que tous les affreux : Milosevic, Saddam Hussein, Assad, les ayatollahs, voire Poutine, Orban, Kurz, bref les « infréquentables », liés à ce que les Américains appellent les  Etats voyous (rogue states) ? Au regard de l'histoire, les opposants à l'ordre mondial se trouvent de proche en proche, taxés de complicité à l'égard des pires crimes du XXème siècle, dont bien évidemment les crimes nazis : dès que le débat s'échauffe, quand il y a débat ce qui est rare, le point Godwin est vite atteint et ils font l'objet de la fatale reductio ad hitlerum

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La Russie opére un retour spectaculaire en Afrique subsaharienne
03 sept, 2018 Leslie Varenne

En octobre 2016, dans le cadre de l'activité de son Institut, l'IVERIS avait reçu, lors d'une réunion privée, un diplomate russe. Aux questions posées sur la place de la Russie en Afrique, le représentant de la Fédération de Russie, s'était montré un brin nostalgique, déplorant la disparition de l'influence de Moscou sur le continent depuis la fin de la guerre froide. A peine deux ans plus tard, il est difficile d'établir une liste exhaustive des dizaines de coopérations russo-africaines, dans les domaines militaires, énergétiques, miniers ou encore nucléaires, signées ou en passe de l'être. Le mémorandum paraphé, en juillet 2018 lors du sommet des BRICS à Johannesburg, avec la Communauté de Développement de l'Afrique australe (SADC) est sans doute l'un des accords les plus marquants. Cette organisation régionale très influente compte 16 pays et non des moindres, comme l'Afrique du Sud, la République Démocratique du Congo (RDC) ou encore l'Angola. Ce qui surprend, c'est la vitesse avec laquelle ces partenariats ont été effectués, la plus grande partie ayant été ratifiée entre 2017 et le premier semestre 2018. Avant la chute du mur, Moscou avait signé 37 pactes d'assistance technique et économique et 42 accords commerciaux, aujourd'hui, elle n'est pas loin de renouer avec ses scores d'antan.

Excepté en RDC où les Congolais voient d'un mauvais œil un soutien russe au président Kabila, après l'accord de coopération militaire passé entre les deux Etats, la majorité des opinions publiques des pays concernés regarde goguenarde cette avancée, pas fâchée de voir les anciens colonisateurs et les USA se faire coiffer au poteau. Les dirigeants occidentaux, eux, déjà passablement agacés de ne pouvoir contenir la Chine sur le continent, s'irritent et s'alarment. Faut-il comprendre les récents voyages de Theresa May et d'Angela Merkel en Afrique à l'aune de cette sourde inquiétude ? (1)


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Mali : comment survivre à l’élection présidentielle ?
24 juin, 2018 Yehia Ag Mohamed Ali

L'élection présidentielle doit se tenir le 29 juillet prochain. De nombreuses voix, parmi les candidats de l'opposition, mais également au sein de la population, s'élèvent pour questionner la capacité et la volonté du pouvoir en place d'organiser un scrutin juste, crédible, transparent. Ces doutes sont-ils fondés ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de revisiter l'histoire du Mali depuis la chute de Moussa Traoré en 1991 et le rôle joué, depuis cette date, par le tandem formé de l'actuel Président, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et son Premier ministre, Soumeilou Boubèye Maïga. 

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Abdel Fattah al-Sissi, le nouveau raïs du monde arabe ?
02 avril, 2018 Roland Lombardi

Sans surprise, le président Abdel Fattah al-Sissi a été réélu avec 97,08 % des suffrages. Le seul intérêt de ce scrutin joué d'avance était le taux de participation, puisque le tenant du titre n'avait pas de véritable challenger, l'opposition ayant été réduite au silence. Avec 41,05% de votants, un bon score pour une élection dans ce pays, les Egyptiens accordent au chef de l'Etat une réelle légitimité. Certes, le Maréchal n'est pas un parangon de démocratie, pour autant son bilan en politique intérieure est loin d'être négatif. Il a combattu les islamistes, protégé les coptes et a fait de la lutte contre la corruption, qui était un véritable fléau sous Hosni Moubarak, son cheval de bataille. Les résultats économiques ne sont pas au rendez-vous, néanmoins les Egyptiens ont quelques raisons d'espérer, grâce notamment à la découverte d'un immense gisement de gaz naturel. Mais c'est, sans conteste, sur le plan international que le président Abdel Fattah al-Sissi a le mieux réussi. Il a ainsi permis à son pays, le plus grand du monde arabe, avec 100 millions d'habitants, de reprendre sa place d'acteur central de la scène régionale. Pour comprendre, le rôle de l'Egypte, au Moyen-Orient et en Afrique, l'IVERIS propose un entretien avec Roland Lombardi, chercheur associé à l'IREMAM (1)

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Mali : les dangers de la seule option militaire
12 févr, 2018 Yehia Ag Mohamed Ali

La dégradation sécuritaire au Mali est préoccupante. Pour le seul mois de janvier 2018, selon le chef d'Etat-major malien, au moins 80 personnes, dont 29 militaires ont été tuées dans des attaques terroristes. L'assaut contre le camp militaire de Soumpi, le 27 janvier dernier, revendiqué par le Groupe de Soutien de l'Islam et des Musulmans (JNIM), marque incontestablement un tournant dans cette guerre de basse intensité. Les conflits sont toujours générés par de multiples causes. Cet article, analyse seulement les facteurs internes au Mali et détaille et les événements militaires survenus depuis 2006 - date qui marque le début des tensions sécuritaires - qui ont conduit à la situation actuelle.  

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RDC : le jour se lèvera
17 janv, 2018 Leslie Varenne

Pendant combien de temps encore le fleuve Congo, l'un des plus beaux du monde, charriera-t-il des cadavres ? Ce pays semble oublié des dieux, mais pas des églises. « Le dimanche 31 décembre 2017, main dans la main nous marcherons pour sauver le Congo, notre patrimoine commun dans le respect sacré des personnes et des biens. - Libérons-nous de la peur, de la résignation et de l'inertie coupable. ». L'appel du Comité Laïc de Coordination (CLC), une structure laïque de l'église catholique, a été entendu. Dans les diocèses, les paroisses, bible à la main, ils sont venus, mais l'armée et la police ont bloqué les marches et tiré à balles réelles sur les fidèles, les ont attaqués au gaz lacrymogène parfois au sein même des lieux saints. Les croyants calmaient l'irritation de leurs yeux avec l'eau bénite. Bilan humain : huit morts, de nombreux blessés et des centaines d'arrestations, y compris des enfants de chœur (1). Le bilan politique, aussi, est catastrophique, cette énième répression de manifestations pacifiques en RDC a déclenché l'ire du cardinal Laurent Monsengwo qui a déclaré : « il est temps que la vérité l'emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD Congo. » (2)
Le 12 janvier, dans une cathédrale bondée avec au premier rang le ban et l'arrière ban du corps diplomatique en poste à Kinshasa côtoyant les opposants congolais, le Cardinal a célébré une messe en l'honneur des « martyrs de la Saint Sylvestre ». A la fin de la cérémonie, des tirs se sont fait entendre aux abords du lieu saint, deux blessés sont à déplorer. La CLC ne désarme pas et appelle, à nouveau, les fidèles à marcher le 21 janvier.

Joseph Kabila, qui ne peut constitutionnellement plus se parer du titre de Président, a trouvé sur son chemin un obstacle à franchir, qui n'a été déposé sur sa route ni par la « communauté internationale » ni par l'opposition congolaise.

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G5 Sahel : solution ou problèmes ?
21 déc, 2017 Leslie Varenne; Moussa Ag Assarid

Le 22 décembre 2017, Emmanuel Macron se rend au Niger où il sera question une nouvelle fois de la force G5 Sahel (FC-G5S). Cette force, qui ne cesse d'être à l'agenda médiatique du Président de la République, n'est toujours pas entièrement financée. Le tour de table organisé par la France à la Celle-Saint-Cloud, le 13 décembre dernier, a permis de récolter quelques 300 millions d'euros sur les 423 recherchés [1]. Les deux plus gros bailleurs de fonds sont l'Arabie Saoudite avec 100 millions et les Etats-Unis avec 60 millions d'euros. Ils sont suivis par l'Union européenne 50, les Emirats Arabes Unis, 30, la France, 8 et les Pays-Bas 5 millions d'euros. Le 12 décembre dernier, lors d'une conférence à l'Assemblée Nationale consacrée au G5, l'IVERIS a interrogé le secrétaire permanent de cette organisation, Najim El Hadj, sur la participation de l'Arabie Saoudite au sein de la FC-G5S. Monsieur El Hadj a alors répondu que ce pays ne jouerait aucun rôle. Pourtant quelques jours plus tard, l'Arabie Saoudite annonçait son souhait de tenir une réunion sur le sujet à Ryad en janvier prochain. Dans la foulée, Paris justifiait cette initiative en déclarant : « Il y a une logique d'engagement opérationnel des Saoudiens et une logique d'engagement des Saoudiens et d'autres pays sur la prise en compte et la lutte contre les vecteurs du financement du terrorisme et de l'extrémisme ». Par conséquent, ce qui était annoncé comme une création d'une force militaire africaine, s'apparente de plus en plus à une coalition occidentale/monarchie du golfe à l'instar de celle qui existait en Irak et en Syrie… Cette nouvelle coalition et cette sur-militarisation de la bande sahélo-saharienne questionne d'autant plus que selon les chiffres disponibles, les terroristes agissant dans cette zone seraient entre 500 et 1000 tout au plus. Pour décrypter la situation et évaluer les risques, l'IVERIS a interrogé Moussa Ag Assarid, consultant sur les questions de développement au Sahel.

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Le pivot africain
01 nov, 2017 Leslie Varenne

L' Afrique de l'Ouest dans l'œil du cyclone US

Depuis la mort de quatre soldats des Etats-Unis au Niger, tombés dans une embuscade le 4 octobre dernier, les citoyens américains découvrent l'Afrique et la présence de leur armée sur ce continent. Cet engagement n'est pourtant pas nouveau. Sous les deux mandats de Barack Obama, leur présence militaire n'a cessé de croître. SOFRICA, le commandement des opérations spéciales en Afrique dont le siège est à Tampa en Floride, et Africom, le commandement des USA pour l'Afrique, basé à Stuttgart en Allemagne, ont multiplié leurs bases et leurs opérations (1). Selon Vice News : « En 2006, seulement 1% de tous les commandos américains déployés à l'étranger se trouvaient en Afrique. En 2010, ils étaient 3% ; en 2016, ce nombre avait bondi à plus de 17%.» (2). Le Pentagone reste très discret, secret sur son engagement dans cette partie du monde. Officiellement, ils seraient 6000 G.I. dispatchés sur tout le continent, mais ce chiffre est, sans aucun doute, fort éloigné de la réalité (3). En effet, la base de Djibouti héberge 4000 soldats, le Niger en compte, à lui seul, 1000 et les militaires américains sont présents dans au moins vingt pays (4-5). Le compte n'y est pas....

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La RDC dans une situation exceptionnelle
20 oct, 2017 Leslie Varenne

Eve Bazaïba, secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo (MLC) parti de Jean-Pierre Bemba, emprisonné à la Haye depuis neuf ans, a accordé un entretien à l'IVERIS. Elle revient sur la situation politique en RDC et sur les dernières révélations de la CPI.

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Tendance automne/Hiver 2017 : french bashing en Afrique
25 sept, 2017 Leslie Varenne, Yehia Ag Mohamed Ali

Le 16 septembre 2017, Ayman al-Zawahiri, le chef d'al-Qaeda, s'est adressé aux Africains et les a appelés à combattre la France qu'il accuse « de revenir en Afrique » (1). Dans son allocution, il s'est référé à Omar el-Mokhtar, héros de la lutte armée libyenne contre l'Italie coloniale. Ni cette accusation, ni le choix de cette figure légendaire ne sont dus au hasard. Si aucun dirigeant de l'Hexagone ne semble avoir pris la mesure du sérieux ressentiment anti-français qui prévaut actuellement dans tous les pays d'Afrique francophone, en revanche, le leader de l'organisation terroriste, lui, l'a bien compris. Plus qu'un véritable appel au djihad, cette déclaration est avant tout opportuniste. Il revendique, par anticipation, la paternité des effets que pourraient avoir les diatribes anti-françaises en cours sur le continent, d'une ampleur jamais égalée, y compris à l'époque des luttes pour l'indépendance. Pas un jour ne passe sans recevoir des fausses informations imputant à Paris de terribles méfaits. Ici des images de soldats français pillant de l'or à Kidal, dans le Nord du Mali, mais le montage photo mal réalisé laisse apparaître des arbres n'existant pas dans cette région. Là, des révélations dites explosives : « La France arme Boko Haram », « La France pille l'Afrique », derrière les titres accrocheurs ce ne sont que des manipulations, de vieilles informations sorties de leur contexte. Les réseaux sociaux s'enflamment. L' ancien Etat colonisateur est responsable de tous les maux, de toutes les souffrances, les peuples gardant, souvent à tort, l'image ancienne de la toute-puissance française. 

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Libye : jusqu'ici tout va mal...
28 juin, 2017 Leslie Varenne

Le 1er juin dernier, le groupe d'experts des Nations Unies pour la Libye a rendu public son rapport final (1). La seule lecture de la table des matières brosse le tableau apocalyptique de ce qu'est devenue six ans après la Jamahiriya de feu le colonel Kadhafi : enlèvements ; détentions arbitraires et tortures ; massacres ; exécutions sommaires de détenus ; attaques sans discrimination ; violations des droits fondamentaux des migrants ; contrebande de carburant ; trafic de migrants et traite des personnes ; ingérence des groupes armés dans les affaires des institutions publiques; et bien entendu violation de l'embargo sur les armes, etc.  

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La France au Mali
23 juin, 2017 Leslie Varenne

Intervention de l'IVERIS dans "Désordre mondial" sur la radio Sputnik, une émission animée par Rachel Marsden avec Thiambel Guimbayara, journaliste à la Voix du Mali et Emmanuel Dupuy, Président de l'IPSE.  

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Deux ans après l'accord d'Alger, le Mali en danger
19 juin, 2017 Leslie Varenne

Il y a tout juste deux ans, Le 20 juin 2015, était signé l'Accord d'Alger qui devait ramener la paix et la réconciliation au Mali. Or, cet Accord signé par la République du Mali, les milices pro-gouvernementales (plateforme) et la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) est resté lettre morte. Les tensions sont de plus en plus fortes, comme le montre les derniers événements de Kidal où les milices proches du gouvernement de Bamako s'affrontent avec des éléments proches de la CMA. En prime, après avoir été défaits par l'opération française Serval, les djihadistes maliens se sont réorganisés et agissent désormais jusque dans le Centre et le Sud du pays et contaminent les pays voisins, le Niger et le Burkina. Le nouvel attentat du 18 juin à Bamako n'est donc pas une surprise. Faute de moyens et surtout de volonté politique, ni l'armée malienne, ni la mission des Nations Unies dans ce pays (Minusma), ni l'opération française Barkhane, qui a succédé à Serval, ne parviennent à contenir le phénomène. Pour comprendre la situation malienne, l'IVERIS propose un entretien avec Moussa Ag Assarid, ancien représentant du MNLA (Mouvement National de Libération de l'Azawad) en Europe. 

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Meurtres en série dans le Kasaï
04 juin, 2017 Leslie Varenne

Depuis le 20 décembre 2016, date de la fin constitutionnelle du mandat du Président Joseph Kabila, la République Démocratique du Congo (RDC) vit une crise politique, sociale et sécuritaire majeure. Pour calmer les Congolais et ne pas risquer un embrasement du pays, le gouvernement a initié des dialogues politiques entre sa majorité et l'opposition. Le 31 décembre 2016, sous l'égide des évêques catholiques, un accord a été signé entre toutes les parties. Selon cet accord, l'élection présidentielle devait se tenir avant la fin 2017, mais il y a fort à parier que cet engagement ne sera pas tenu, aucune date n'ayant été encore annoncée. Si Kinshasa, la capitale, est restée calme malgré les remous politiques, des troubles ont éclaté des de nombreuses provinces : au Nord et Sud Kivu, au Kongo-Central, en Ituri et au Tanganyika. Les événements les plus graves se sont déroulés dans le Kasaï-Central. Depuis août 2016, ces troubles ont fait, selon l'ONU, des milliers de morts, dont 3 300 pour les seuls cinq premiers mois de l'année 2017. Quarante fosses communes ont été mises à jour et plus d'un million de personnes ont été déplacées. 
Pour comprendre les événements qui se déroulent dans le Kasaï, l'IVERIS propose un entretien avec Robert Kongo, correspondant en France du journal kinois, le Potentiel.

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La Côte d'Ivoire face à ses démons
19 mai, 2017 Leslie Varenne

Pour la quatrième fois en six ans, des mutins ont tenu la Côte d'Ivoire au bout de leurs kalachnikovs. Pendant quatre jours, une grande partie d'Abidjan et presque toutes les villes de l'intérieur ont été sous leur contrôle. Ce dernier accès de fièvre, n'est en réalité rien d'autre que le énième soubresaut de la guerre de 2011 qui n'en finit pas de livrer ses spasmes. Si cette guerre n'a pas produit des effets aussi visibles et délétères que celle qui a eu lieu en Libye, elle a néanmoins engendré une crise systémique qui secoue le pays à intervalles réguliers. Le Président Alassane Ouattara est un des premiers responsables de cette situation, mais il en est aussi le prisonnier. Comme en Irak en 2003, l'armée républicaine de Côte d'Ivoire a été totalement déstructurée par cette guerre. Depuis son accession au pouvoir, il est un chef sans armée, dépendant des commandants de l'ex-rébellion qui l'ont aidé à s'installer. En six ans d'exercice, il n'a pas su, pas pu ou pas voulu remédier à cette situation. Il n'a donc pas eu d'autre solution que de plier, de satisfaire les exigences des soldats insoumis et de payer les 7 millions de CFA réclamés par chacun des 8400 insurgés, quitte à sortir de cette séquence très affaibli (1). De toute évidence, il n'y avait pas d'alternative, puisque l'armée « loyaliste » ne montrait aucune velléité d'aller mater les mutins.


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Insécurité maritime et insécurité alimentaire
18 mai, 2017 Leslie Varenne

Les conférences organisées par le ministère des Armées ont le mérite d'être claires, précises, concises. Ce fut le cas, une nouvelle fois, ce 17 mai, pour celle portant sur le Golfe de Guinée et l'insécurité maritime, animée par le vice-amiral, Emmanuel de Oliveira, commandant en chef pour l'Atlantique. L'insécurité maritime touche les 18 Etats du Golfe de Guinée qui tous ont une très forte dépendance à la mer [1]. 

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Congo Brazzaville : un si triste anniversaire
06 avril, 2017 Leslie Varenne

Le 4 avril 2016, une dizaine de jours après la réélection contestée de Denis Sassou Nguesso à la Présidence de la République, les premiers bombardements s'abattaient sur le département du Pool au Congo Brazzaville. Le 4 avril 2017, deux hélicoptères de combat bombardaient la localité de Missafou. Bilan provisoire : 4 morts, 7 blessés. Depuis un an, dans l'indifférence générale, le pouvoir congolais multiplie les atrocités, meurtres, pillages, incendies de villages, viols, arrestations arbitraires, y compris de femmes et d'enfants. En octobre 2016, l'IVERIS s'interrogeait déjà : « combien de temps encore les exactions commises par l'armée et les milices du Président congolais pourront-elles être cachées sous le tapis de la « communauté internationale » et des organisations humanitaires ? Combien de temps encore Denis Sassou Nguesso pourra-t-il rester à la tête d'un Etat qui s'enfonce inexorablement dans une profonde crise militaire, politique, économique et sociale ? » (1) Le temps passe, les questions restent, rien ne change…  

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Les pays africains ont raison de quitter la CPI
24 févr, 2017 Guehi Brence

Cette interview de Leslie Varenne est parue dans le journal ivoirien "Le Temps" le samedi 18 février. 

Après le passage de plusieurs témoins, comment jugez-vous aujourd'hui le procès de Gbagbo ?

Le procès Gbagbo est absurde, à ce titre il reflète bien le monde dans lequel nous vivons actuellement. Il n'a ni queue ni tête et n'est étayé par rien de concret, rien de solide. Aucune enquête sérieuse n'a été réalisée, ni autopsie, ni balistique, rien.  D'un point de vue strictement judiciaire, c'est tout simplement aberrant. 

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CPI : Autopsie d'un naufrage judiciaire.
10 janv, 2017 Leslie Varenne

Partie II :

Retour sur la tuerie des femmes d'Abobo

 

Préambule

Lors de sa première note sur ce procès, l'IVERIS avait pris l'engagement de revenir sur une des quatre charges retenues contre Laurent Gbagbo et son co-accusé Charles Blé Goudé. Il s'agit de la marche des femmes dans le quartier d'Abobo à Abidjan, le 3 mars 2011, au cours de laquelle au moins sept femmes ont trouvé la mort. La tuerie des femmes d'Abobo est un événement crucial de l'histoire ivoirienne puisqu'il conduira au vote, le 30 mars 2011, de la résolution 1975 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. C'est sous le prétexte de cette résolution, qui autorisait la France et l'ONU à détruire les armes lourdes de l'armée ivoirienne afin de protéger les populations civiles, que ces forces ont mené une guerre en Côte d'Ivoire en violation de la charte des Nations Unies [1]. L'auteur de ces lignes a enquêté sur le sujet et a publié en février 2012 aux éditions Mille et une nuits un livre sur la crise post-électorale et la guerre de 2011, intitulé « Abobo-la-guerre, Côte d'Ivoire, terrain de jeu de la France et de l'ONU ». Après la publication de cet ouvrage, l'auteur a continué, lors de ses multiples voyages en Côte d'Ivoire, à enquêter sur cet événement. Mais, avant d'écrire à nouveau sur ce drame et rendre publiques de nouvelles informations, l'Institut souhaitait que le sujet soit traité devant la CPI. Compte tenu de la manière dont se déroule le procès, il ne paraît plus urgent d'attendre. Que soit remercié, ici, ceux qui ont aidé à la réalisation de ce rapport. Ils sauront se reconnaître.

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La Côte d'Ivoire sur un fil
07 janv, 2017 Leslie Varenne

Depuis hier, la Côte d'Ivoire est en proie à de fortes turbulences. Officiellement il s'agit d'une mutinerie de militaires mécontents de leurs conditions et revendiquant des primes et des augmentations de salaires. Ce soulèvement commencé au Nord du pays, s'est très vite étendu à l'Ouest et au Centre. Depuis ce samedi matin la révolte a atteint la capitale où des tirs ont été entendus dans plusieurs quartiers d'Abidjan, notamment dans le camp militaire d'Akouédo et dans celui du 3ème bataillon de gendarmerie d'Anyama.

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CPI : autopsie d'un naufrage judiciaire
22 déc, 2016 Leslie Varenne

Partie I

Plusieurs Etats africains ont annoncé leur retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI), il s'agit de l'Afrique du Sud, du Burundi et de la Gambie. La Russie a également décidé de retirer sa signature du traité de Rome, qu'elle n'avait, par ailleurs, pas ratifié. L'hémorragie ne devrait pas s'arrêter là puisque d'autres pays, le Kenya, les Philippines, et l'Ouganda ont déjà fait part de leur intention de claquer la porte de cette Institution. La Namibie, quant à elle, a adopté une position originale, elle reste, mais à une condition : que les Etats-Unis en deviennent membre. Ces départs sont importants ; pour autant, ils ne sont pas responsables de l'état de mort cérébrale dans lequel se retrouve cette juridiction, ils ne sont que la conséquence de l'agonie de cette forme de justice internationale. Si la CPI n'a aucune chance de sortir de l'unité de soins palliatifs dans laquelle elle s'est elle-même installée, c'est avant tout parce que l'idéologie qui l'a portée sur les fonds baptismaux a trépassé. Cette Cour a été fondée pour porter les « nobles idéaux » de ses principaux bailleurs de fonds occidentaux : droits de l'homme, droit d'ingérence, protection des populations civiles avec la Responsabilité de Protéger (R2P). Ces « valeurs », répétées à l'infini et tordues dans tous les sens, se sont révélées être de simples instruments d'une politique internationale au service d'un monde unipolaire. Les conflits de 2011, en Libye et en Côte d'Ivoire, ont dévoilé l'imposture. Quels droits humains ont été préservés alors que les résolutions des Nations Unies n'ont pas été respectées et le droit international bafoué ? Quelles populations ont été protégées par la R2P, pour la première fois mise en œuvre lors de ces deux guerres menées par des coalitions occidentales [1] ? Sûrement pas celles de Duekoué en Côte d'Ivoire ou de Tawergha en Libye. Les secousses telluriques qui traversent le monde actuellement sont dues aux retours de boomerang des conflagrations de 2011. Si les Russes et les Chinois ont, dès octobre 2011, mis leur véto au Conseil de Sécurité au projet de résolution sur la Syrie, c'est parce qu'ils avaient retenu les leçons des conflits libyen et ivoirien. La Syrie a redistribué les cartes, les va-t-en-guerre américains et leurs alliés européens ne décident plus seuls, le monde devient multipolaire et entre de plain-pied dans le 21ème siècle, emportant avec lui l'étendard des « valeurs » occidentales du siècle dernier. La CPI aurait pu sortir de son coma et survivre à ces bouleversements si elle avait su dépasser son rôle d'instrument de « l'approche globale » [2], de gardienne du temple du droit du plus fort et qu'elle était devenue la Cour d'une véritable justice internationale impartiale et efficace. Il n'en est rien...

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Gambie : l'illusion perdue
10 déc, 2016 Leslie Varenne

Faits suffisamment rares pour être rapportés, les dix premiers jours du mois de décembre ont été porteurs d'une succession de bonnes nouvelles africaines. Le 2 décembre, Yahya Jammeh, le Président gambien arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1994, acceptait sa défaite à l'élection présidentielle et félicitait le vainqueur Adama Barrow. La surprise était de taille… Quelques jours plus tard, autre stupéfaction : Paul Kagamé, Président rwandais depuis 1994, annonçait qu'il ne serait pas candidat en 2017, alors qu'en 2015, il avait fait changer la constitution précisément pour pouvoir rester à la tête de l'Etat pendant de nombreuses années encore. Le festival continuait avec José Eduardo Dos Santos, Président de l'Angola depuis 1979, qui déclarait quitter sa fonction en 2017. Enfin, au Ghana, Nana Akufo-Addo remportait l'élection présidentielle face à l'actuel chef de l'Etat, John Dramani Mahama ; néanmoins cette dernière bonne nouvelle n'est pas surprenante puisque, depuis 1992, les Ghanéens pratiquent l'alternance démocratique. Puis, un coup de tonnerre est venu assombrir cette éclaircie dans le ciel africain, Yahya Jammeh, est revenu sur sa décision et a contesté les résultats de l'élection…

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Les larmes de l'honneur, Jacques Hogard
16 nov, 2016 Leslie Varenne

Hasard du calendrier, « Les larmes de l'honneur » du colonel Jacques Hogard, qui commandait l'un des trois groupements de l'opération Turquoise au Rwanda du 22 juin au 22 août 1994, sort au moment où l'enquête sur l'attentat contre l'avion de l'ancien Président Habyarimana est relancée en France. Mais l'ouvrage paraît aussi dans une séquence, extrêmement forte de la vie politique internationale, où l'Afrique enterre l'ère Clinton. Car, il ne faut pas s'y tromper, si des activistes de l'opposition congolaise au parti de Laurent Gbagbo, le FPI, en passant par le parti d'extrême gauche malien, Sadi, tous félicitent Donald Trump pour sa victoire, ce n'est pas pour se réjouir de la future politique africaine du nouveau Président US, il ne s'est pas exprimé sur le sujet pendant sa campagne. Ils saluent avant tout la chute de la maison Clinton et la promesse d'une redistribution des cartes. Ils célèbrent ce qu'ils espèrent être la fin de cette « diplomatie de la démocratie » avec son corolaire le droit d'ingérence et, plus tard, sa version sophistiquée : la responsabilité de protéger qui permit de mettre en place et de tenir à bout de bras des présidents comme Paul Kagamé ou Kabila père et fils. De Bill et le revers cinglant de l'opération "Restore Hope" en Somalie en 1993 à Hillary et les opérations de 2011 : "Restaurer  la paix et la démocratie en Côte d'Ivoire" [1] ; "Protecteur Unifié" en Libye, les années Clinton ont été des années sombres pour toute l'Afrique. Le livre de Jacques Hogard tombe donc à point nommé car l'ouvrage revient sur une page de l'histoire la plus dramatique du continent qui illustre parfaitement l'implication des Clinton en Afrique. Une page qui n'est, d'ailleurs pas complètement tournée puisque les conséquences des événements de 1994 continuent, chaque jour, d'endeuiller la République Démocratique du Congo.

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La Côte d'Ivoire n'a pas voté
02 nov, 2016 Leslie Varenne

Dimanche 30 octobre 2016, les Ivoiriens étaient appelés à s'exprimer lors d'un référendum pour accepter ou refuser la nouvelle constitution proposée par le Président Alassane Ouattara. Ce dernier s'inscrivant ainsi dans la tendance actuelle, suivie par les chefs d'Etat d'Afrique francophone, qui consiste à modifier les lois fondamentales de leur pays respectif à des fins de convenance personnelle. Les changements proposés : création d'un Sénat et d'un poste de vice-président, abrogation de la limite d'âge pour se porter candidat à l'élection présidentielle, nationalité du Président, ne font pas partie des préoccupations majeures d'une population confrontée à une misère galopante, un chômage massif et au manque d'accès aux besoins primaires. En revanche, un article de cette nouvelle constitution concernant la propriété foncière est possiblement porteur de troubles, le problème de l'appartenance des terres n'ayant jamais été réglé dans ce pays. Toute l'opposition s'est alliée au sein d'un « Front du refus » qui a appelé au boycott des urnes et leur mot d'ordre a été suivi bien au-delà de leur camp, elle a annoncé une participation oscillant entre 3 et 5%. De son côté, la Commission Nationale Indépendante a rendu son verdict : 93,42% de oui et 42,42 % de votants. La Côte d'Ivoire joue toujours avec la vérité des chiffres, comme l'a prouvé la dernière élection présidentielle. Néanmoins, ce chiffre officiel de participation doit être interprété pour ce qu'il est : une défaite pour le Président Ouattara qui, devant le taux réel d'abstention, n'a pas été en mesure de porter ce chiffre au-delà d'un honorable 60%, les contorsions arithmétiques ayant parfois des limites. La campagne électorale délétère avait donné un avant-goût de ces résultats. D'une durée d'une vingtaine de jours seulement, elle n'a pas été l'occasion d'un grand débat national. Elle a, en outre, été émaillée d'incidents, les opposants au texte ont été victimes d'une répression musclée dénoncée par Amnesty International. C'est dans ce contexte que Manuel Valls a choisi d'effectuer une visite officielle en Côte d'Ivoire, le jour même du référendum, laissant ainsi penser que la France apportait son soutien au Président Alassane Ouattara et à ce changement de constitution très contesté. 

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Afrique centrale, l'impossible alternance
03 oct, 2016 Leslie Varenne

Dans les neuf pays que compte l'Afrique centrale, six élections présidentielles ont été organisées entre mars et août 2016. Seul le vote en République Centrafricaine s'est déroulé dans des conditions acceptables. Même Sao Tomé et Principe, pourtant montré comme un exemple de démocratie, a connu un scrutin agité avec des accusations de fraude. Au Tchad, au Gabon, au Congo Brazzaville, en Guinée équatoriale les pouvoirs en place depuis des décennies ont été reconduits lors de consultations critiquées. La septième élection de l'année, qui devait se dérouler en République Démocratique du Congo en novembre 2016, n'aura pas lieu. C'est pourtant la première fois que les Congolais auraient eu la possibilité de faire entendre leur voix dans les urnes depuis l'indépendance en 1960. Les citoyens de ces pays n'ont jamais autant aspiré à une véritable démocratie qui mettrait fin à un système de gouvernance gangréné par la corruption et le népotisme et par conséquent à leur misère. Les taux élevés de participation aux divers scrutins attestent de cette envie d'alternance. La volonté populaire d'en finir coûte que coûte avec ces Présidences autocratiques expliquent l'intensité des crises pré ou post électorales. Une nouvelle fois, des deux Congo, Brazzaville et Kinshasa, nous parviennent des images de cadavres gisant dans le sang. Insoutenable. Une nouvelle fois, une fois de trop…

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Afrique Centrale : la poudrière
19 sept, 2016 Leslie Varenne

Partie III

L'avenir de la République Démocratique du Congo : une question de souveraineté

A partir de ce jour, la République Démocratique du Congo entre dans une zone de turbulence, la violence et l'intensité des événements est à la mesure des attentes et des espoirs déçus. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) devait annoncer le 19 septembre 2016, le chronogramme de la prochaine élection présidentielle, elle ne l'a pas fait, officialisant ainsi à la fois le report du grand jour à une date ultérieure et le non-respect des délais légaux inscrits dans la Constitution. C'est à la lumière de l'histoire de ce pays, ravagé par la misère, qu'il faut mesurer la charge symbolique, l'espérance que représente, pour les Congolais, cette élection présidentielle qui aurait dû se tenir le 27 novembre 2016.

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L'avenir de la République Démocratique du Congo : une question de souveraineté
19 sept, 2016 Leslie Varenne

A partir de ce jour, la République Démocratique du Congo entre dans une zone de turbulence, la violence et l'intensité des événements est à la mesure des attentes et des espoirs déçus.

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Kinshasa : african chaos
08 juin, 2016 Leslie Varenne

En RDC, les crises s'empilent les unes sur les autres, politiques et sécuritaires d'abord mais aussi économiques, sociales et sanitaires. Kinshasa est à l'image de ce chaos, de ce sens dessus dessous ; des charrettes à bras, où s'empilent des tonnes de ferrailles tirées/poussées par des hommes maigres et en sueur, sont doublées par de puissants 4/4 à 100 000 dollars ; des immeubles luxueux ont vue sur des habitats si précaires qu'ils ne peuvent même plus être nommés bidonvilles. La capitale congolaise plonge celui qui la regarde dans un état de confusion : sentir, comprendre, chercher les mots…  Il semble que nombre de Kinois aient acquis une sorte d'immunité face à la misère et aux inégalités criantes au point d'en perdre le sens de la mesure et de la décence. La confusion est plus grande encore lorsque le Premier ministre Matata Ponyo vante les réussites de son gouvernement : éducation, santé, secteur des routes, sans oublier évidemment le fameux taux de croissance à 6,5 %... Quant à la situation sécuritaire dans l'Est du pays, au Nord et Sud-Kivu, le Premier ministre affirme sans rougir « la paix et la sécurité deviennent de plus en plus une réalité dans ces deux provinces. » De quel pays parle-t-il ?

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Une saine colère
01 mai, 2016 Loïk Le Floch-Prigent

La géopolitique intéresse-t-elle encore les hommes politiques ? Nous aimerions que la France, comme par le passé, continue à peser sur l'évolution du monde, aide  à comprendre les grands enjeux et favorise les transformations nécessaires des pays avec lesquels nous sommes liés par l'histoire et l'économie. Pour cela il faudrait observer les réalités sans être dans le déni. Deux éléments me frappent lorsque je lis les commentaires de ceux qui nous gouvernent ou aspirent à le faire, c'est à la fois l'absence d'observation et l'absence de réflexion. Par exemple : parler à tort et à travers des « valeurs de la République » et paraitre ignorer que la démocratie ne peut commencer que lorsque l'alternance est possible devrait nous alerter. Il n'en est rien !  

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Les massacres du Pool et la politique des trois singes
18 avril, 2016 Leslie Varenne

Editorial

Le 19 mars dernier, à la veille de l'élection présidentielle au Congo Brazzaville, l'IVERIS concluait l'article « Une élection à huis-clos » ainsi : « Les Congolais seront donc seuls face à ce moment crucial de leur histoire. Si la terre tremble, il n'y aura pas de témoins. » Le « SI » est devenu réalité. Depuis le 4 avril dernier, dans le département du Pool, la terre tremble. Les villages sont bombardés, mitraillés, pillés par un curieux aréopage composé de milices pro-gouvernementales, de militaires de l'armée congolaise, de policiers et de supplétifs recrutés dans la population. Aucun journaliste, aucune ONG, hormis les cinq volontaires de Caritas choisis par le pouvoir pour entrer dans cette zone de 34 000 km2 et de 234 000 habitants, ne sont autorisés à pénétrer dans ce département. Le pays est en état de siège et les Congolais restent désespérément seuls avec leurs centaines de morts, leurs blessés et leurs milliers de déplacés.

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Congo Brazzaville ou l'histoire d'une tragédie annoncée
04 avril, 2016 Leslie Varenne

Se rendre en République du Congo en mars 2016, c'est comme aller en Côte d'Ivoire en novembre 2010. Nul besoin d'avoir été assise sur les bancs de Saint-Cyr ou de lire l'avenir dans le marc de café pour savoir que cette élection présidentielle se déroulera mal. Tous les ingrédients sont réunis pour une déflagration. Denis Sassou Nguesso ne peut pas remporter la victoire, il est honni en son pays et contrairement aux précédents scrutins de 2002 et 2009, où il n'y avait pas d'opposition crédible, cette fois des candidats de poids se sont organisés et l'affrontent. Chacun sait que ce chef d'Etat, ce chef de clan, au pouvoir depuis 32 ans, ne sortira pas par la grande porte de la démocratie. Il ne s'inclinera pas devant la défaite. Une vieille dame prédit : « s'il passe au premier tour, il y aura la guerre. »  Nuitamment, le Chef s'est autoproclamé gagnant au premier tour, le fameux coup KO, avec plus de 60% des suffrages… 

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17 mars, 2016

Afrique centrale : la poudrière

En 2016, au moins cinq pays d'Afrique centrale éliront leur Président. Pour décrypter les situations politiques, les problèmes, les enjeux géopolitiques à la veille de ces consultations, l'IVERIS propose une série d'articles sur chacun de ces Etats. 
Après l'élection contestée du Président Sassou Nguesso, au Congo Brazzaville, l'armée congolaise a ouvert le feu sur les populations de la région du Pool...
L'élection présidentielle au Tchad a eu lieu le 10 avril. L'IVERIS analysera dans les jours prochains ce scrutin joué d'avance.

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Introduction - Afrique centrale : la poudrière
17 mars, 2016 Leslie Varenne

En 2016, dans les neuf pays que compte l'Afrique centrale[i], cinq organisent des élections présidentielles. Au Congo Brazzaville en mars ; au Tchad en avril ; au Gabon, le scrutin est prévu au second semestre de cette année ; en Guinée équatoriale en novembre ; en République Démocratique du Congo (RDC) également en novembre. Un sixième scrutin pourrait également avoir lieu au Cameroun en raison des velléités de son Président Paul Biya d'organiser une élection présidentielle anticipée afin de se représenter après 33 ans de pouvoir.

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Les Eparses : des îles aux trésors…
05 mars, 2016 Jean-Pierre Numa

Depuis plus de quarante ans, un litige oppose les autorités malgaches et mauriciennes à la France concernant le statut des îles Eparses. Malgré ces différends, ces atolls ont été intégrés en 2007 comme des territoires d'Outre-mer appartenant aux Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). Ces îlots de l'autre bout du monde sont précieux à plus d'un titre. Ils concourent à faire de l'Hexagone la deuxième puissance maritime mondiale ; ils sont situés dans le très stratégique canal du Mozambique, une route par laquelle transite 30% de la production mondiale de pétrole ;  ils assurent une présence au cœur de l'Océan Indien ; ils regorgent de matières premières encore non exploitées, pétrole, gaz, minerais. En prime, ils sont une zone de ressources halieutiques exceptionnelle. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les îles Eparses soient l'objet de lutte d'influence entre Etats. 

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Dans les médias
16 févr, 2016 Leslie Varenne

Interview de Leslie Varenne à France 24 sur la situation des réfugiés ivoiriens. Cinq années après la guerre de 2011, ils sont encore plus de 100 000 à vivre loin de leur pays.

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CPI : chronique d’un désastre
06 févr, 2016 Leslie Varenne

Compte rendu de la première semaine d'audience
retransmise en direct sur le site de la CPI[i].

Cette première semaine d'audience à la Cour Pénale Internationale (CPI) où comparaissaient Laurent Gbagbo et son éphémère ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé, a démontré, à l'excès, l'amateurisme de cette Cour. Le dossier Côte d'Ivoire est ouvert depuis cinq ans, l'institution a donc eu le temps de se préparer. Pourtant la Procureur, Fatou Bensouda, son premier substitut, Eric MacDonald et la représentante des victimes, Paolina Massidda ont démontré leur méconnaissance de ce pays. Longtemps le débat sur la CPI s'est porté sur sa légitimité, sur le fait qu'elle ne juge que des Africains et qu'elle soit un instrument de politique internationale au service de l'Occident au même titre que la diplomatie, les sanctions ou les embargos. Après cette semaine d'audience, un pas a été franchi. La question centrale qui se pose désormais est celle de sa capacité à rendre la justice. Si ce procès arrive à son terme, ce qui n'est pas certain, il n'y aura que des vaincus. La justice internationale, les inculpés et leur défense, enfin et surtout toutes les victimes ivoiriennes. Aucune vérité ne peut sortir de cette Cour.

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ICC : chronicle of a disaster
06 févr, 2016 Leslie Varenne

Minutes of the first week of hearing broadcast live on the ICC website [i].

The first week of the trial of Laurent Gbagbo and his short lived Minister of Youth, Charles Ble Goude, at the International Criminal Court (ICC) overly demonstrated the amateurism of the Court. As the procedure on Ivory Coast has been on the table for five years, the institution had time to prepare. Yet the Prosecutor, Fatou Bensouda, her senior prosecutor, Eric MacDonald and the representative of the victims, Paolina Massidda, demonstrated their ignorance of Ivory Coast. For a long time, criticism of the ICC focused on its legitimacy, on the fact that it was only prosecuting Africans and that it was an instrument of international policy for the West, as are diplomacy, sanctions or embargoes. After this week's hearing a threshold has been crossed. The central issue is now clearly the ability of this court to deliver justice. If this trial comes to an end, which is far from certain, there will only be losers : the international justice, the accused and their defense, finally and above all, the Ivorian victims. No truth can come out of this Court. 

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Dans la presse
29 janv, 2016

Interview de Leslie Varenne sur le procès à la CPI, publié dans la Dépêche du Midi le 29 janvier 2016

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The Ivorian crisis, by Choi Young-jin
27 janv, 2016 Leslie Varenne

Before analyzing the content of Choi Young-jin's book on the Ivorian crisis, let us first tell its strange story. Choi Young-jin is from South Korea and was appointed UN Special Representative in Côte d'Ivoire (UNOCI) in October 2007 by his compatriot Ban Ki-Moon. He remained in office until August 2011. He therefore led the UNOCI when the Ivorian crisis broke out in November 2010 until the end of the war in April 2011. He was a major player and witness to the important events that occurred during this period. In early 2012, the website of the major French book retailer FNAC advertised the release by the publisher “Nouveau Monde” (New World) of the UN special representative's book entitled "Au Coeur de la crise ivoirienne" (At the heart of the Ivorian crisis). In February 2012, Choi Young-jin was appointed South Korean Ambassador to Washington. No news on his book. Three years later, in September 2015, the Lettre du Continent reported that the book would be published by Michel Lafon and available in October 2015. However, Ivorian newspapers have been commenting on the book since August. Printed and published in Paris, it was already available in the Ivorian capital where 15000 copies were successfully sold. But it is nowhere to be found in Paris, although all those who had closely followed the Ivorian crisis - journalists, diplomats, historians - were eager to read Choi Young-Jin. The IVERIS looks for the book, and then, the plot thickens...

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La crise ivoirienne, de Choi Young-jin
26 janv, 2016 Leslie Varenne

Avant d'aborder le fond du livre de Choi Young-jin, il est important de conter l'histoire peu banale de cet ouvrage. De nationalité sud-coréenne, Choi Young-jin a été nommé en octobre 2007 représentant spécial des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) par son compatriote Ban-Ki Moon. Il est resté en fonction jusqu'en août 2011. Il a donc été à la tête de l'ONUCI pendant la crise ivoirienne débutée en novembre 2010 jusqu'à la fin de la guerre en avril 2011. Il fut un acteur majeur et un témoin primordial des événements survenus au cours de cette période. Début 2012, le site de la FNAC annonce la sortie d'un livre signé par le  représentant spécial de l'ONU aux Editions du Nouveau Monde intitulé : "Au cœur de la crise ivoirienne". En février 2012, Choi Young-jin est nommé ambassadeur de Corée du Sud à Washington et plus personne n'entend parler de cet ouvrage. Trois ans plus tard, en septembre 2015, la Lettre du Continent annonce que le livre sera édité par Michel Lafon et disponible en octobre 2015. Pourtant, depuis août 2015, les journaux ivoiriens commentent l'ouvrage. Le témoignage, imprimé et édité à Paris, est donc disponible dans la capitale ivoirienne, où il connaît un véritable succès, 15000 exemplaires vendus. Mais il reste introuvable à Paris. Ce précieux essai est pourtant très attendu par tous ceux, journalistes, diplomates, historiens, qui ont suivi de près ces événements. L'IVERIS cherche le livre, et là, l'affaire se corse… 

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Ouagadougou : qui sont les véritables commanditaires ?
19 janv, 2016 Leslie Varenne

L'attentat terroriste qui a fait 29 morts et 30 blessés à Ouagadougou et dans le Nord du Burkina est la première attaque djihadiste d'envergure dans ce pays. Dans l'après-midi du 15 janvier les assaillants ont tiré sur une gendarmerie, puis dans la soirée, ils se sont lancés à l'assaut de deux cibles : le Splendid Hôtel et le café Cappuccino situés, eux, dans le centre de la capitale. Immédiatement, ces attentats ont été revendiqués  par al-Quaeda au Maghreb islamique (AQMI) en précisant que c'était sa « filiale » al-Mourabitoune qui était passée à l'action. Cette organisation est dirigée par le djihadiste Moktar Belmoktar. Le drame survient quinze jours après l'investiture du nouveau Président Roch Marc Christian Kaboré et quatre mois après la tentative de coup d'Etat manqué du général Gilbert Diendéré. Compte tenu de certains faits troublants en provenance de Côte d'Ivoire et des liens qu'entretenaient l'ancien Président Blaise Compaoré et quelques hommes de son clan avec certains chefs djihadistes, il parait légitime de s'interroger sur les véritables commanditaires de ces attentats meurtriers.  

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La chaolition saoudienne
21 déc, 2015 Leslie Varenne

Le 15 décembre dernier, l'Arabie Saoudite formait une « alliance militaire islamique », comprenant 34 pays, pour lutter contre… l'Etat Islamique ! Dès l'annonce de cette coalition, avec sa verve et son humour habituels, Philippe Grasset, fondateur du site Dedefensa, a relevé le côté ubuesque de cette alliance : « Il serait temps qu'ils songent à demander à Hitler-Berlin, homme politique local qui n'est jamais mort comme chacun sait puisqu'il ressuscite régulièrement, d'organiser une coalition mondiale de lutte contre l'antisémitisme.» Au fil des jours, cette nouvelle ligue devient de plus en plus grotesque puisque plusieurs Etats, et non des moindres, comme le Pakistan qui avait déjà refusé de faire partie de l'autre coalition saoudienne en guerre contre les Chiites du Yémen, s'étonnent de figurer dans ce catalogue. Avec l'arrivée surprenante de pays africains francophones prêts à combattre le terrorisme aux côtés du royaume wahhabite, la bouffonnerie de cette entreprise atteint des sommets. 

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L’attentat de Bamako et la surenchère djihadiste
23 nov, 2015 Dr Marcin Styszynski

Après le crash de l'avion russe au Sinaï, les attentats à Beyrouth le 12 novembre, les attaques à Paris du 13 novembre, la communauté internationale a été, une nouvelle fois, éprouvée par la brutalité du terrorisme avec la prise d'otages au Mali.  

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L'Afrique de l'Ouest dans l'oeil du cyclone
28 oct, 2015 Leslie Varenne

Partie V : Conclusion : les coups d'Etat électoraux

Après le coup d'Etat manqué du 16 septembre au Burkina Faso - dont il est encore impossible de mesurer les conséquences notamment en ce qui concerne l'implication de plusieurs pays étrangers dans cette affaire-, l'Afrique de l'Ouest vient de réaliser deux magistraux coups d'Etat électoraux. Le premier s'est déroulé le 11 octobre en Guinée Conakry, avec un passage en force d'Alpha Condé, élu en bourrant les urnes et en s'octroyant 60% des voix dès le premier tour. Le second vient d'avoir lieu en Côte d'Ivoire où Alassane Ouattara a violé, non seulement les lois du code électoral, mais aussi celles de l'arithmétique !

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L'Afrique de l'Ouest dans l'oeil du cyclone
17 oct, 2015 Philippe Evanno

 Partie IV : Élection présidentielle guinéenne : le trou d'air

Le second tour de la présidentielle ivoirienne de 2010 continue à planer sur les élections en Afrique francophone : sans second tour, pas de guerre civile et Laurent Gbagbo serait toujours au pouvoir. La peur du second tour, chez ceux qui n'ont pas opté pour un tour unique, comme le Togo et le Gabon où une majorité relative suffit, doivent donc désormais « bourrer les urnes » au-delà des limites du raisonnable. C'est ce qui se passe en ce moment en Guinée, et ailleurs demain… L'annonce d'une victoire d'Alpha Condé au premier tour, avec environ 60 % des voix, n'empêchera pas forcément des troubles mais permettra, si les troubles ont lieu avant que les recours légaux aient été épuisés, d'accuser les opposants d'être antidémocrates. La politique sarkozienne en Afrique a des conséquences durables…

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L'arrêté qui fâche l'Algérie
12 oct, 2015 Leslie Varenne

Un arrêté du ministère de la Défense, publié le 1er octobre au Journal officiel, a créé un incident diplomatique entre la France et l'Algérie. Pourtant, ce texte, qui garantit aux soldats français en opérations extérieures (OPEX) les couvertures habituelles en cas de décès ou d'invalidité, aurait dû être, comme tous les précédents, d'une banalité confondante. 

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L'Afrique de l'Ouest dans l'oeil du cyclone
09 oct, 2015 Leslie Varenne

Partie III : Le Mali et l'éternel recommencement

Ni guerre, ni paix, c'est ainsi que pourrait se résumer la situation de ce pays aujourd'hui. L'accord d'Alger signé, sous la pression de la médiation internationale et après des mois de tractations, par toutes les parties maliennes le 20 juin 2015, n'est toujours pas mis en œuvre. Mieux, cet accord est devenu un prétexte à des alliances contre nature, des marchandages, des attaques, des réconciliations factices où chaque partie au conflit essaye de tirer son épingle du jeu. Les Nations Unies présentes au Mali depuis avril 2013 se révèlent incapables de faire respecter le cessez-le-feu et par conséquent de remplir leur mission première qui consiste à contribuer au rétablissement de l'autorité de l'Etat dans tout le pays. La force française Barkhane ne s'implique plus aux côtés de la Minusma et se contente d'opérations ponctuelles et ciblées. L'Union européenne, premier bailleur de fonds du Mali, qui ne vit que sous perfusion de l'aide internationale, se tait et continue de payer...

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L'Afrique de l'Ouest dans l'oeil du cyclone
19 sept, 2015 Leslie Varenne

  PARTIE II : Le Burkina Faso

Le Burkina Faso était, certes, dans l'œil du cyclone à la veille de l'élection présidentielle du 11 octobre, néanmoins personne n'a vu venir la tornade qui s'est abattue sur le pays. Le coup d'Etat du 16 septembre a pris tout le monde de court, le peuple burkinabé, les autorités de la transition, les candidats, mais également les Français et les Américains qui disposent de bases militaires et d'unités de forces spéciales dans ce pays. Sans aucun doute possible, l'opération a été minutieusement préparée et l'ancien Président Blaise Compaoré est à la manœuvre, même si le Général Diendéré, qui a pris les rênes du pouvoir à Ouagadougou, s'en défend.

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L'Afrique de l'Ouest dans l'oeil du cyclone
14 sept, 2015 Leslie Varenne

Partie I : La Côte d'Ivoire

En octobre 2015, trois pays d'Afrique de l'Ouest organisent des élections présidentielles : le Burkina Faso, la Guinée Conakry et la Côte d'Ivoire. Les Maliens devraient également se rendre aux urnes pour élire leurs maires. Si tous ces rendez-vous sont potentiellement à risques, c'est sans conteste en Côte d'Ivoire, où les présidentielles se tiendront le 25 octobre, que la situation est la plus délétère. Une nouvelle déflagration dans ce pays pourrait embraser toute la sous-région.  

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Les pays pauvres non pollueurs vont-ils financer l’organisation de la COP 21 ?
05 sept, 2015 Leslie Varenne

Après son entretien avec le Président congolais, le 7 juillet à l'Elysée,  François Hollande a : « salué la mobilisation de la République du Congo en faveur du succès de la Conférence de Paris sur le climat ». Mais de quelle manière Sassou Nguesso s'est-il donc mobilisé pour être ainsi salué ?

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Le Temps des humiliés, de Bertrand Badie
23 aout, 2015 Leslie Varenne

« L'humiliation est devenue l'ordinaire des relations internationales. Rabaisser un Etat, le mettre sous tutelle, le tenir à l'écart des lieux de décisions, stigmatiser ses dirigeants : autant de pratiques diplomatiques qui se banalisent. »* Lorsque Bertrand Badie écrit ces lignes, en mars 2014, la crise grecque n'a pas encore atteint son paroxysme et Christine Lagarde n'a pas encore osé déclarer : « Pour la Grèce, l'heure a sonné de discuter avec des adultes. » !

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Ouagadougou Burkina Faso, juin 2015
17 juil, 2015 Leslie Varenne

En ce mois de juin 2015, un des mois les plus chauds de cette région sahélienne, la politique transpire par tous les pores de la société burkinabé. Dans les maquis, à la maison, aux terrasses des cafés, chacun y va de son commentaire, son analyse, ses prédictions sur l'élection présidentielle qui doit se tenir en octobre 2015. Transition, justice, avenir sont les maîtres mots des conversations. 

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« We do bad things to bad people »
07 juil, 2015

Signe de l'intérêt grandissant des Etats-Unis pour le continent africain les Bérets Verts vont être redéployés de l'Afghanistan et de l'Irak vers l'Afrique de l'Ouest et du Nord.

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