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19 déc, 2022 Leslie Varenne
The Sahel has been at war for ten years, but never has the situation been as worrying as it is today, even if there have been dark years like 2019. The reality is such that the collapse of Burkina Faso can be envisaged, while in Mali, its "somalization" continues. Even more seriously, the Islamic State is strengthening in the so-called Three Borders area with a massive arrival of foreign fighters from the Middle East. A "Syrian-style" scenario with the establishment of a caliphate is therefore not a pipe dream. In the face of this threat, the silence of Sahelian governments and their partners is disturbing. This silence is all the more worrying in that no strategy has been put in place by these same actors; it is the reign of flight ahead, of blindness, of denial and also of cynicism...
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14 déc, 2022 Leslie Varenne
Le Sahel est en guerre depuis dix ans, mais jamais la situation n'a été aussi préoccupante qu'aujourd'hui, même s'il y a eu des années noires comme celle de 2019. La réalité est telle que l'effondrement du Burkina Faso peut être envisagé, quant au Mali, sa « somalisation » se poursuit. Beaucoup plus grave encore, l'État islamique se renforce dans la zone dite des Trois frontières avec une arrivée massive de combattants étrangers venus du Moyen-Orient. Dès lors un scénario à la « syrienne » avec instauration d'un califat n'est pas une vue de l'esprit. Face à cette menace, le silence des gouvernements sahéliens et de leurs partenaires interpelle. Ce mutisme est d'autant plus inquiétant, qu'aucune stratégie n'est mise en place par ces mêmes acteurs, c'est le règne de la fuite en avant, de l'aveuglement, du déni et du cynisme aussi…
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24 avril, 2022 Leslie Varenne
La guerre au Sahel a été la grande absente de cette campagne électorale. La volonté de ne pas nuire à l’armée, en ces temps troublés de conflit en Ukraine, a étouffé tout débat comme si les candidats avaient oublié l’importance de la décision politique dans la conduite des opérations. Pourtant, dix ans après le début des combats, la région est toujours un grand théâtre de désolation. Les tueries de Moura au Mali et celles de la région de l’Oudalan au Burkina Faso démontrent qu’aucun enseignement de cette décennie n’a été tiré et que les mêmes logiques sont toujours à l’œuvre.
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20 mars, 2022
Il est impossible de prédire toutes les conséquences pour le Sahel de la guerre en Ukraine. Cependant, certains effets sont d’ores et déjà visibles. L’envolée des prix, la disponibilité des matières premières, des céréales et, surtout, des engrais font craindre une aggravation de l’insécurité alimentaire dans de nombreux pays avec des risques non-négligeables de famine. Un autre contrecoup et non des moindres serait la réorientation des fonds des grands bailleurs au profit du conflit dans l’Est de l’Europe. Cela entraînerait une diminution de l’activité des ONG dans le Sahel dans l’un des pires moments de son histoire. Le directeur du Programme alimentaire mondiale (PAM) a supplié les pays développés de ne pas négliger le Sahel, la Libye, le Liban, la Syrie : « Si vous le faites, les conséquences seront catastrophiques, plus que catastrophiques. ». Mais en plus de ces graves conséquences humanitaires, c’est sur le terrain géopolitique et militaire que des mutations peuvent avoir lieu.
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13 janv, 2022 Leslie Varenne
Le 9 janvier à Accra, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union monétaire des Etats d’Afrique de l’Ouest (UMEOA) ont assommé le Mali, un pays déjà groggy par dix années de guerre. La France, l’Union européenne et les USA se sont empressés d’endosser ces sanctions économiques et financières draconiennes, jamais imposées dans cette région, à l’exception de celles de 2010/2011 en Côte d’Ivoire. L’adoption d’un texte au Conseil de sécurité, proposé par la France et visant à soutenir ces mesures, a été bloqué par les Chinois et les Russes. Voilà donc le Mali entré de plain-pied dans la guerre froide 2.0, avec à sa tête des colonels qui, font feu de tout bois pour confisquer le pouvoir, mais ne sont pas armés pour essuyer les plâtres du nouveau monde multipolaire. Il y a des moments dans l’existence des nations où des actes, fussent-ils mineurs, bouleversent le cours de l’histoire. Faut-il se préparer à une modification des plaques tectoniques dans le Sahel ou à un retour à l’ordre ancien auquel aspirent les chefs d’Etat de la CEDEAO et leurs partenaires occidentaux en décrétant l’asphyxie du Mali ?
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18 nov, 2021 Leslie Varenne
Nonobstant l’échec afghan, lentement, à petits pas feutrés, l’Alliance avance ses pions dans le Sahel. A intervalle régulier, depuis le sommet de Varsovie en 2016, où l’OTAN s’est engagée à renforcer son partenariat avec l’Union africaine, tel un petit poucet, l’organisation transatlantique sème ses cailloux dans la région. En 2017, il y eut la création de son Pôle Otan pour le Sud basé à Naples, puis diverses déclarations ici et là, notamment celles de l’ancien vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’Otan, feu Miranda Calha. En 2019, dans un rapport mémorable, le socialiste portugais avait pressé les alliés de jouer un plus grand rôle en Afrique. Plus récemment, en octobre dernier, lors d’une réunion à Bruxelles avec les ministres des Etats membres participants à la coalition contre l’Etat islamique, le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a prévenu que « l'Alliance étudiait les possibilités d'étendre ses partenariats aux pays de la région du Sahel (..) » Avec l’exercice militaire qui aura lieu en Italie à partir du 24 novembre, au cours duquel l’OTAN se préparera à réaliser une mission au Sahel, l’Alliance vient de franchir une étape supplémentaire.
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07 janv, 2021 Leslie Varenne
Depuis une dizaine de jours une suite d’événements tragiques se sont produits dans le Sahel. Le samedi 2 janvier dans deux villages de l’Ouest du Niger : Tchombangou et Zaroumdareye, dans la région des Trois frontières où sévit l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) 100 civils ont été assassinés lors d’une attaque perpétrée par une centaine d’assaillants arrivés à moto. Le même jour, deux militaires français appartenant au deuxième régiment de Hussards de Haguenau ont succombé à leurs blessures après que leur véhicule blindé léger ait été atteint par un engin explosif improvisé (IED) dans la région de Ménaka au Mali. Cinq jours plus tôt, trois autres soldats de Barkhane avaient trouvé la mort de la même manière à Hombori dans le cercle de Douentza. Ces décès portent à cinquante-cinq le nombre de militaires français décédés au Sahel.
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23 nov, 2020 Leslie Varenne
Récemment la presse française a révélé le climat délétère qui prévaut au sein de la cellule diplomatique de l'Elysée : accusations de harcèlement, diplomates au bord de la crise de nerf et l'atmosphère au Quai d'Orsay ne semble guère meilleure. Mais, à lire l'interview du Président français à l'hebdomadaire Jeune Afrique publiée le 20 novembre 2020 , les descriptions qui en ont été faites paraissent encore très en dessous de la réalité. Comment expliquer, en effet, que des conseillers continuent de pouvoir laisser passer un tel entretien qui nuit à ce point à l'image de la France et entretient, plus que jamais, le ressentiment à son égard ?
29 oct, 2020 Leslie Varenne
Faut-il négocier avec les groupes armés terroristes ? En déplacement à Bamako, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a répondu à cette question de manière tranchée, néanmoins le débat reste ouvert…
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06 oct, 2020 Leslie Varenne
La junte au pouvoir à Bamako et le nouveau Premier ministre ont enfin nommé un gouvernement. La tâche qui attend cette nouvelle équipe est titanesque dans un pays où plus rien ne va…
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15 sept, 2020 Leslie Varenne
Pour le quintet de colonels au pouvoir, auteurs du putsch du 18 août, l’état de grâce aura été de courte durée. L’euphorie des premiers jours a fait place à l’attente, puis à l’inquiétude. Censée être venue ramener l’ordre politique et institutionnel, la junte est-elle en passe de créer le désordre ?
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20 aout, 2020 Leslie Varenne
Au Mali, des militaires ont choisi la manière forte pour obliger le président IBK à démissionner. Ce putsch rondement mené met un terme à une grave crise politique sans issue et ouvre une nouvelle période d’incertitude.
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29 juil, 2020 Leslie Varenne
Sauf surprise de dernière minute, Alassane Ouattara devrait rempiler pour un troisième mandat. Cette perspective plonge le pays dans l’incertitude, les Ivoiriens étant encore traumatisés par l’élection de 2010. Quel que soit le scénario envisagé, aucun ne laisse présager un dénouement heureux.
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16 juil, 2020 Leslie Varenne
Après l’élection présidentielle d’août 2018, les Maliens arpentaient la rue pour crier à la fraude et contester la victoire d’IBK. Ce qui se joue aujourd’hui au Mali n’est que la poursuite de cette crise postélectorale. Un cas d’école à méditer à l’aube de scrutins cruciaux en Afrique…
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09 janv, 2020 Leslie Varenne
Le 4 décembre dernier, lors du sommet de l’OTAN, Emmanuel Macron avait convoqué de manière très peu diplomatique ses homologues du G5 Sahel en les appelant à clarifier leurs positions sur la présence de la force Barkhane dans la Bande sahélo-saharienne, une présence fortement décriée par leurs opinions publiques. Après un report, des remous, des tensions et des conciliabules, le sommet aura donc bien lieu le 13 janvier à Pau, les cinq chefs d’Etat ayant fini par accepter de s’y rendre. Ironie de l’histoire, si au départ, dans l’esprit du président français, cette réunion devait obliger les présidents du G5 Sahel à apporter des « réponses claires et assumées » sur la présence de Barkhane, finalement, ce sera à la France de se livrer à un nécessaire exercice de clarification pour sortir de sa confusion stratégique (1). Toutes les parties devront également jouer cartes sur table pour essayer, autant que faire se peut, de sortir le Sahel de la zone rouge dans laquelle il se trouve.
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02 déc, 2019 Leslie Varenne
Le drame qu’a connu l’armée française avec la perte de 13 soldats au Mali le 25 novembre dernier rappelle crûment que la guerre dans le Sahel devient de plus en plus meurtrière. Entre le 1er octobre dernier et ce jour, toutes les armées présentes dans la Bande sahélo-saharienne ont subi d’énormes pertes. Selon les sources officielles, ce sont, a minima, 180 militaires maliens et burkinabè qui sont tombés au combat. Le décès des treize soldats français a également soulevé un certain nombre d’interrogations. Parmi celles-ci, et pour la première fois, la possibilité d’un engagement de l’OTAN dans la Bande sahélo-saharienne (BSS) a été clairement évoquée. Pour ceux qui suivent de près les débats au sein de l’OTAN, ce n’est pas une surprise, l’Alliance tente une percée sur le continent depuis fort longtemps, mais ces derniers mois, ses demandes se sont faites de plus en plus pressantes. Ainsi en septembre dernier, elle a de nouveau prié ses Etats membres de « jouer un plus grand rôle en Afrique » (voir l’article de l’IVERIS : l’Afrique dans le viseur de l’OTAN). Cette question était d’ailleurs déjà inscrite à l’ordre du jour du sommet qui se tiendra les 3 et le 4 décembre à Londres.
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04 avril, 2019 Leslie Varenne
Pendant les 27 ans où Blaise Compaoré est resté au pouvoir, le Burkina Faso a été un acteur engagé dans de multiples conflits et dans les résolutions des dits conflits, façon pyromane-pompier : Sierra Léone (1991-2002) ; Libéria (1989-1997), rébellion en Côte d'Ivoire (2002-2011), Mali (1991 à 2014). Pour autant, le territoire des hommes intègres avait toujours été préservé.
Depuis 2015, le pays doit faire face à ce qu'on pourrait appeler un « conflit multiforme » où se mélange terrorisme, banditisme, opportunisme, ce qui entraine une dégradation sécuritaire inquiétante. A cela, il faut ajouter une situation économique délicate qui a commencé en 2011, lorsque la fin de la rébellion ivoirienne et la réunification du pays ont stoppé net le transfert d'une partie de l'économie de Côte d'Ivoire (cacao, coton, diamant, etc.) vers le voisin burkinabé. Elle s'est accentuée en 2014, avec le départ de Blaise Compaoré et des riches barons du pouvoir qui sont partis avec leurs fortunes. L'argent a donc arrêté de « circuler ».
28 mars, 2019 Leslie Varenne
Il y a plus d'un an, en octobre 2017, le chef d'Etat-major US, le général Dunford, annonçait un déplacement de la guerre en Syrie : « La guerre est en train de se déplacer. Je ne suis pas sûr qu'on puisse dire qu'elle se déplace vers l'Afrique seulement. Nous sommes confrontés à un défi qui s'étend de l'Afrique de l'Ouest à l'Asie du Sud-Est. »
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24 juin, 2018 Yehia Ag Mohamed Ali
L'élection présidentielle doit se tenir le 29 juillet prochain. De nombreuses voix, parmi les candidats de l'opposition, mais également au sein de la population, s'élèvent pour questionner la capacité et la volonté du pouvoir en place d'organiser un scrutin juste, crédible, transparent. Ces doutes sont-ils fondés ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de revisiter l'histoire du Mali depuis la chute de Moussa Traoré en 1991 et le rôle joué, depuis cette date, par le tandem formé de l'actuel Président, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et son Premier ministre, Soumeilou Boubèye Maïga.
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28 avril, 2018 Louis Doutrebente
L' État islamique va fomenter de nouvelles vagues migratoires au Sahel et à destination de l'Europe, selon le chef du Programme alimentaire mondial des Nations unies. Une annonce plus qu'alarmante ! Mais cette menace est-elle bien réelle ? Ou cache-t-elle plutôt une stratégie militaire d'envergure de la part des pays occidentaux ? Analyse.
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08 avril, 2018 Moussa Ag Assarid
L'accord d'Alger, signé en mai-juin 2015 prévoyait le retour "dans de bonnes conditions" de tous les habitants de l'Azawad qui ont fui et qui vivent dans les camps du Burkina Faso, du Niger, d'Algérie ou de Mauritanie. Presque trois ans plus tard, il n'en est rien. Dans le camp de réfugiés de M'Berra en Mauritanie, un des plus grands d'Afrique, il y a encore entre 51 et 53 000 personnes, selon les chiffres de l'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) qui gère ce lieu. Sous la pression des autorités maliennes et de quelques hommes politiques indélicats, certains ont tenté de rentrer, mais la grande majorité est revenue rapidement à cause de la situation sécuritaire, de la peur d'être prises pour cible par l'armée malienne ou par des individus armés non identifiés et autres bandits. Non seulement ce camp ne désemplit pas, mais toutes les semaines, M'Berra voit s'installer de nouveaux arrivants en provenance, cette fois du Centre du Mali, notamment des Peules, venus des régions maliennes de Mopti, Ségou et Kayes. Elles fuient, elles-aussi, l'armée malienne et/ou les différentes milices ethniques.
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12 févr, 2018 Yehia Ag Mohamed Ali
La dégradation sécuritaire au Mali est préoccupante. Pour le seul mois de janvier 2018, selon le chef d'Etat-major malien, au moins 80 personnes, dont 29 militaires ont été tuées dans des attaques terroristes. L'assaut contre le camp militaire de Soumpi, le 27 janvier dernier, revendiqué par le Groupe de Soutien de l'Islam et des Musulmans (JNIM), marque incontestablement un tournant dans cette guerre de basse intensité. Les conflits sont toujours générés par de multiples causes. Cet article, analyse seulement les facteurs internes au Mali et détaille et les événements militaires survenus depuis 2006 - date qui marque le début des tensions sécuritaires - qui ont conduit à la situation actuelle.
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01 nov, 2017 Leslie Varenne
L' Afrique de l'Ouest dans l'œil du cyclone US
Depuis la mort de quatre soldats des Etats-Unis au Niger, tombés dans une embuscade le 4 octobre dernier, les citoyens américains découvrent l'Afrique et la présence de leur armée sur ce continent. Cet engagement n'est pourtant pas nouveau. Sous les deux mandats de Barack Obama, leur présence militaire n'a cessé de croître. SOFRICA, le commandement des opérations spéciales en Afrique dont le siège est à Tampa en Floride, et Africom, le commandement des USA pour l'Afrique, basé à Stuttgart en Allemagne, ont multiplié leurs bases et leurs opérations (1). Selon Vice News : « En 2006, seulement 1% de tous les commandos américains déployés à l'étranger se trouvaient en Afrique. En 2010, ils étaient 3% ; en 2016, ce nombre avait bondi à plus de 17%.» (2). Le Pentagone reste très discret, secret sur son engagement dans cette partie du monde. Officiellement, ils seraient 6000 G.I. dispatchés sur tout le continent, mais ce chiffre est, sans aucun doute, fort éloigné de la réalité (3). En effet, la base de Djibouti héberge 4000 soldats, le Niger en compte, à lui seul, 1000 et les militaires américains sont présents dans au moins vingt pays (4-5). Le compte n'y est pas....
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23 juin, 2017 Leslie Varenne
Intervention de l'IVERIS dans "Désordre mondial" sur la radio Sputnik, une émission animée par Rachel Marsden avec Thiambel Guimbayara, journaliste à la Voix du Mali et Emmanuel Dupuy, Président de l'IPSE.
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19 juin, 2017 Leslie Varenne
Il y a tout juste deux ans, Le 20 juin 2015, était signé l'Accord d'Alger qui devait ramener la paix et la réconciliation au Mali. Or, cet Accord signé par la République du Mali, les milices pro-gouvernementales (plateforme) et la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) est resté lettre morte. Les tensions sont de plus en plus fortes, comme le montre les derniers événements de Kidal où les milices proches du gouvernement de Bamako s'affrontent avec des éléments proches de la CMA. En prime, après avoir été défaits par l'opération française Serval, les djihadistes maliens se sont réorganisés et agissent désormais jusque dans le Centre et le Sud du pays et contaminent les pays voisins, le Niger et le Burkina. Le nouvel attentat du 18 juin à Bamako n'est donc pas une surprise. Faute de moyens et surtout de volonté politique, ni l'armée malienne, ni la mission des Nations Unies dans ce pays (Minusma), ni l'opération française Barkhane, qui a succédé à Serval, ne parviennent à contenir le phénomène. Pour comprendre la situation malienne, l'IVERIS propose un entretien avec Moussa Ag Assarid, ancien représentant du MNLA (Mouvement National de Libération de l'Azawad) en Europe.
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22 déc, 2016 Leslie Varenne
Partie I
Plusieurs Etats africains ont annoncé leur retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI), il s'agit de l'Afrique du Sud, du Burundi et de la Gambie. La Russie a également décidé de retirer sa signature du traité de Rome, qu'elle n'avait, par ailleurs, pas ratifié. L'hémorragie ne devrait pas s'arrêter là puisque d'autres pays, le Kenya, les Philippines, et l'Ouganda ont déjà fait part de leur intention de claquer la porte de cette Institution. La Namibie, quant à elle, a adopté une position originale, elle reste, mais à une condition : que les Etats-Unis en deviennent membre. Ces départs sont importants ; pour autant, ils ne sont pas responsables de l'état de mort cérébrale dans lequel se retrouve cette juridiction, ils ne sont que la conséquence de l'agonie de cette forme de justice internationale. Si la CPI n'a aucune chance de sortir de l'unité de soins palliatifs dans laquelle elle s'est elle-même installée, c'est avant tout parce que l'idéologie qui l'a portée sur les fonds baptismaux a trépassé. Cette Cour a été fondée pour porter les « nobles idéaux » de ses principaux bailleurs de fonds occidentaux : droits de l'homme, droit d'ingérence, protection des populations civiles avec la Responsabilité de Protéger (R2P). Ces « valeurs », répétées à l'infini et tordues dans tous les sens, se sont révélées être de simples instruments d'une politique internationale au service d'un monde unipolaire. Les conflits de 2011, en Libye et en Côte d'Ivoire, ont dévoilé l'imposture. Quels droits humains ont été préservés alors que les résolutions des Nations Unies n'ont pas été respectées et le droit international bafoué ? Quelles populations ont été protégées par la R2P, pour la première fois mise en œuvre lors de ces deux guerres menées par des coalitions occidentales [1] ? Sûrement pas celles de Duekoué en Côte d'Ivoire ou de Tawergha en Libye. Les secousses telluriques qui traversent le monde actuellement sont dues aux retours de boomerang des conflagrations de 2011. Si les Russes et les Chinois ont, dès octobre 2011, mis leur véto au Conseil de Sécurité au projet de résolution sur la Syrie, c'est parce qu'ils avaient retenu les leçons des conflits libyen et ivoirien. La Syrie a redistribué les cartes, les va-t-en-guerre américains et leurs alliés européens ne décident plus seuls, le monde devient multipolaire et entre de plain-pied dans le 21ème siècle, emportant avec lui l'étendard des « valeurs » occidentales du siècle dernier. La CPI aurait pu sortir de son coma et survivre à ces bouleversements si elle avait su dépasser son rôle d'instrument de « l'approche globale » [2], de gardienne du temple du droit du plus fort et qu'elle était devenue la Cour d'une véritable justice internationale impartiale et efficace. Il n'en est rien...
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22 nov, 2015 Leslie Varenne
Bamako-novembre 2015
Le Mali, pays sacrifié sur tous les autels, celui du terrorisme, de la souveraineté, de l'assistance et de la condescendance… Le grand peuple mandingue est devenu un grand corps malade, ses plaies mal ou pas cicatrisées se nomment : la colonisation française ; Moussa Traoré, le dictateur pas éclairé ; Nicolas Sarkozy et la coalition qui ont mené la guerre en Libye et transformé ce pays en un gigantesque dégât collatéral ; Amadou Toumani Touré, dit ATT, le Président dont le slogan était « Pour un Mali qui gagne » et qui a fini par détruire ce qu'il restait de l'Etat et de l'armée, il fut balayé en 2012 par un coup d'Etat ; François Hollande, dans son costume de chef de guerre, qui en mars 2013 déclare depuis, ce qu'il considère encore être, la métropole : « Nous voulons qu'il y ait des élections au Mali à la fin du mois de juillet, et ça, nous serons intraitables là-dessus » ; Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, au pouvoir depuis deux ans et demi seulement et déjà moribond ; François Hollande encore qui apporte « un soutien sans faille » à son ami IBK. A ce stade, ce n'est plus de l'aide, c'est du soin palliatif…
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