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Joe Biden en Ukraine : décodage d’un discours

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24 décembre, 2015
Veille
Dinah Lee


Pendant que son collègue John Kerry se rendait à Moscou, Joseph Robinette, dit Joe Biden, actuel vice-président des Etats-Unis, s'est rendu le 7 décembre en Ukraine. C'est sa cinquième visite en Ukraine depuis qu'il assure les fonctions de vice-président. Son fils, Hunter Biden, siège au conseil d'administration de Burisma Holdings depuis avril 2014. Cette société opaque créée en 2002 est domiciliée à Chypre et renforce sa position de plus grand producteur privé de gaz en Ukraine.

A cette occasion, le vice-président des USA a déclaré que la pression à l'encontre de la Russie se poursuivrait : « les Etats-Unis et l'Europe sont à présent unis dans leur engagement à imposer des sanctions sévères à l'encontre de la Russie ».[1] Il a également rappelé que la lutte contre la corruption en Ukraine devait se renforcer : « Vous avez aussi une bataille, une bataille historique à mener contre la corruption ». Lors de cette allocution Joe Biden a également indiqué que les hommes politiques ukrainiens devaient prendre les mesures difficiles mais nécessaires face à leurs nouveaux alliés : « L'Ukraine a besoin d'un budget qui soit aligné à vos engagements envers le FMI ». En termes clairs, si l'Ukraine se comporte en élève sage, elle sera récompensée. Il lui suffit de continuer à privatiser ses ressources : « Le secteur de l'énergie doit être compétitif, régulé par les principes du marché et non par des accords de compérage. » En échange, elle recevra l'aide nécessaire pour faire tomber la tête des oligarques non obéissants : « Les oligarques et les non-oligarques doivent pratiquer les mêmes règles du jeu »[2]. Le soutien militaire dans sa guerre contre la Russie : « Nous prenons les mesures afin de renforcer la résilience de l'Europe face aux tactiques russes de coercition. A l'heure où je vous parle, nous renforçons l'OTAN, améliorons la sécurité énergétique et tentons d'aider à la relance de l'économie partout en Europe. Nous mettons à disposition l'argent nécessaire pour éviter que l'Etat ne se dilapide trop vite. Nous avons rallié la communauté internationale afin qu'elle s'engage à soutenir financièrement l'Ukraine à hauteur de 25 milliards de dollars.»



[1] Les sanctions ont été prolongées ce 18 décembre en Europe et ce 22 décembre aux Etats-Unis.
[2] Allusion directe à Dmytro Firtasch, oligarque ukrainien considéré proche de la Russie et contre qui la justice américaine fait appel pour l'extrader depuis l'Autriche où il vit depuis deux ans.

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crise ukrainienne, fmi