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Sortir du brouillard sahélien
09 janv, 2020 Leslie Varenne

Le 4 décembre dernier, lors du sommet de l’OTAN, Emmanuel Macron avait convoqué de manière très peu diplomatique ses homologues du G5 Sahel en les appelant à clarifier leurs positions sur la présence de la force Barkhane dans la Bande sahélo-saharienne, une présence fortement décriée par leurs opinions publiques. Après un report, des remous, des tensions et des conciliabules, le sommet aura donc bien lieu le 13 janvier à Pau, les cinq chefs d’Etat ayant fini par accepter de s’y rendre. Ironie de l’histoire, si au départ, dans l’esprit du président français, cette réunion devait obliger les présidents du G5 Sahel à apporter des « réponses claires et assumées » sur la présence de Barkhane, finalement, ce sera à la France de se livrer à un nécessaire exercice de clarification pour sortir de sa confusion stratégique (1). Toutes les parties devront également jouer cartes sur table pour essayer, autant que faire se peut, de sortir le Sahel de la zone rouge dans laquelle il se trouve. 

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La Libye victime des ingérences extérieures
30 aout, 2018 Moncef Djaziri

En Libye, la guerre de 2011 n'est toujours pas soldée et le chaos perdure. Plus le temps passe et plus la situation devient difficile à décrypter. Le pouvoir est divisé entre plusieurs entités. D'un côté, le Gouvernement d'entente nationale avec le Premier ministre Fayez el-Sarraj, reconnu par la communauté internationale. De l'autre, le Maréchal Khalifa Haftar à la tête de l'armée nationale libyenne, sans oublier évidemment une multitude de milices armées, dont certaines sont affiliées aux différentes tribus, qui tiennent certains territoires en coupes réglées. Les institutions comme la Banque centrale ou le fond souverain LIA sont également divisées. Toutes les tentatives des Nations unies pour tenter de remettre un semblant d'ordre dans ce pays ont été vaines. Pour comprendre la situation actuelle, il faut s'intéresser aux multiples ingérences extérieures qui pèsent sur la vie politique et qui n'aident ni à la pacification, ni à la nécessaire réconciliation entre Libyens. Dans ce but, l'IVERIS propose un entretien avec Moncef Djaziri, professeur à l'Institut d'études politiques internationales de Lausanne, spécialiste de la Libye et fin connaisseur de ce pays qu'il analyse attentivement depuis des décennies et auquel il a consacré un nombre très important de publications. 

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L’étendard de Daech et des vagues migratoires pour cacher la militarisation du Sahel
28 avril, 2018 Louis Doutrebente

L' État islamique va fomenter de nouvelles vagues migratoires au Sahel et à destination de l'Europe, selon le chef du Programme alimentaire mondial des Nations unies. Une annonce plus qu'alarmante ! Mais cette menace est-elle bien réelle ? Ou cache-t-elle plutôt une stratégie militaire d'envergure de la part des pays occidentaux ? Analyse.

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Abdel Fattah al-Sissi, le nouveau raïs du monde arabe ?
02 avril, 2018 Roland Lombardi

Sans surprise, le président Abdel Fattah al-Sissi a été réélu avec 97,08 % des suffrages. Le seul intérêt de ce scrutin joué d'avance était le taux de participation, puisque le tenant du titre n'avait pas de véritable challenger, l'opposition ayant été réduite au silence. Avec 41,05% de votants, un bon score pour une élection dans ce pays, les Egyptiens accordent au chef de l'Etat une réelle légitimité. Certes, le Maréchal n'est pas un parangon de démocratie, pour autant son bilan en politique intérieure est loin d'être négatif. Il a combattu les islamistes, protégé les coptes et a fait de la lutte contre la corruption, qui était un véritable fléau sous Hosni Moubarak, son cheval de bataille. Les résultats économiques ne sont pas au rendez-vous, néanmoins les Egyptiens ont quelques raisons d'espérer, grâce notamment à la découverte d'un immense gisement de gaz naturel. Mais c'est, sans conteste, sur le plan international que le président Abdel Fattah al-Sissi a le mieux réussi. Il a ainsi permis à son pays, le plus grand du monde arabe, avec 100 millions d'habitants, de reprendre sa place d'acteur central de la scène régionale. Pour comprendre, le rôle de l'Egypte, au Moyen-Orient et en Afrique, l'IVERIS propose un entretien avec Roland Lombardi, chercheur associé à l'IREMAM (1)

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Argent public libyen, le mystère reste entier…
24 mars, 2018 Leslie Varenne

Si la mise en examen d'un ex-chef d'Etat français n'a rien d'anodin, cette affaire de financement d'une campagne électorale par l'ancienne Jamahiriya, ne représente pourtant que l'écume d'un dossier tentaculaire et toujours brûlant. Les sommes en jeu, entre 20 et 50 millions d'euros, selon les sources, 38 000 euros, d'après Nicolas Sarkozy, sont ridicules au regard des montants spoliés à l'Etat libyen par les pays de la coalition arabo-occidentale qui ont mené la guerre de 2011.

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Le pivot africain
01 nov, 2017 Leslie Varenne

L' Afrique de l'Ouest dans l'œil du cyclone US

Depuis la mort de quatre soldats des Etats-Unis au Niger, tombés dans une embuscade le 4 octobre dernier, les citoyens américains découvrent l'Afrique et la présence de leur armée sur ce continent. Cet engagement n'est pourtant pas nouveau. Sous les deux mandats de Barack Obama, leur présence militaire n'a cessé de croître. SOFRICA, le commandement des opérations spéciales en Afrique dont le siège est à Tampa en Floride, et Africom, le commandement des USA pour l'Afrique, basé à Stuttgart en Allemagne, ont multiplié leurs bases et leurs opérations (1). Selon Vice News : « En 2006, seulement 1% de tous les commandos américains déployés à l'étranger se trouvaient en Afrique. En 2010, ils étaient 3% ; en 2016, ce nombre avait bondi à plus de 17%.» (2). Le Pentagone reste très discret, secret sur son engagement dans cette partie du monde. Officiellement, ils seraient 6000 G.I. dispatchés sur tout le continent, mais ce chiffre est, sans aucun doute, fort éloigné de la réalité (3). En effet, la base de Djibouti héberge 4000 soldats, le Niger en compte, à lui seul, 1000 et les militaires américains sont présents dans au moins vingt pays (4-5). Le compte n'y est pas....

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Libye : jusqu'ici tout va mal...
28 juin, 2017 Leslie Varenne

Le 1er juin dernier, le groupe d'experts des Nations Unies pour la Libye a rendu public son rapport final (1). La seule lecture de la table des matières brosse le tableau apocalyptique de ce qu'est devenue six ans après la Jamahiriya de feu le colonel Kadhafi : enlèvements ; détentions arbitraires et tortures ; massacres ; exécutions sommaires de détenus ; attaques sans discrimination ; violations des droits fondamentaux des migrants ; contrebande de carburant ; trafic de migrants et traite des personnes ; ingérence des groupes armés dans les affaires des institutions publiques; et bien entendu violation de l'embargo sur les armes, etc.  

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Congo Brazzaville : un si triste anniversaire
06 avril, 2017 Leslie Varenne

Le 4 avril 2016, une dizaine de jours après la réélection contestée de Denis Sassou Nguesso à la Présidence de la République, les premiers bombardements s'abattaient sur le département du Pool au Congo Brazzaville. Le 4 avril 2017, deux hélicoptères de combat bombardaient la localité de Missafou. Bilan provisoire : 4 morts, 7 blessés. Depuis un an, dans l'indifférence générale, le pouvoir congolais multiplie les atrocités, meurtres, pillages, incendies de villages, viols, arrestations arbitraires, y compris de femmes et d'enfants. En octobre 2016, l'IVERIS s'interrogeait déjà : « combien de temps encore les exactions commises par l'armée et les milices du Président congolais pourront-elles être cachées sous le tapis de la « communauté internationale » et des organisations humanitaires ? Combien de temps encore Denis Sassou Nguesso pourra-t-il rester à la tête d'un Etat qui s'enfonce inexorablement dans une profonde crise militaire, politique, économique et sociale ? » (1) Le temps passe, les questions restent, rien ne change…  

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CPI : autopsie d'un naufrage judiciaire
22 déc, 2016 Leslie Varenne

Partie I

Plusieurs Etats africains ont annoncé leur retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI), il s'agit de l'Afrique du Sud, du Burundi et de la Gambie. La Russie a également décidé de retirer sa signature du traité de Rome, qu'elle n'avait, par ailleurs, pas ratifié. L'hémorragie ne devrait pas s'arrêter là puisque d'autres pays, le Kenya, les Philippines, et l'Ouganda ont déjà fait part de leur intention de claquer la porte de cette Institution. La Namibie, quant à elle, a adopté une position originale, elle reste, mais à une condition : que les Etats-Unis en deviennent membre. Ces départs sont importants ; pour autant, ils ne sont pas responsables de l'état de mort cérébrale dans lequel se retrouve cette juridiction, ils ne sont que la conséquence de l'agonie de cette forme de justice internationale. Si la CPI n'a aucune chance de sortir de l'unité de soins palliatifs dans laquelle elle s'est elle-même installée, c'est avant tout parce que l'idéologie qui l'a portée sur les fonds baptismaux a trépassé. Cette Cour a été fondée pour porter les « nobles idéaux » de ses principaux bailleurs de fonds occidentaux : droits de l'homme, droit d'ingérence, protection des populations civiles avec la Responsabilité de Protéger (R2P). Ces « valeurs », répétées à l'infini et tordues dans tous les sens, se sont révélées être de simples instruments d'une politique internationale au service d'un monde unipolaire. Les conflits de 2011, en Libye et en Côte d'Ivoire, ont dévoilé l'imposture. Quels droits humains ont été préservés alors que les résolutions des Nations Unies n'ont pas été respectées et le droit international bafoué ? Quelles populations ont été protégées par la R2P, pour la première fois mise en œuvre lors de ces deux guerres menées par des coalitions occidentales [1] ? Sûrement pas celles de Duekoué en Côte d'Ivoire ou de Tawergha en Libye. Les secousses telluriques qui traversent le monde actuellement sont dues aux retours de boomerang des conflagrations de 2011. Si les Russes et les Chinois ont, dès octobre 2011, mis leur véto au Conseil de Sécurité au projet de résolution sur la Syrie, c'est parce qu'ils avaient retenu les leçons des conflits libyen et ivoirien. La Syrie a redistribué les cartes, les va-t-en-guerre américains et leurs alliés européens ne décident plus seuls, le monde devient multipolaire et entre de plain-pied dans le 21ème siècle, emportant avec lui l'étendard des « valeurs » occidentales du siècle dernier. La CPI aurait pu sortir de son coma et survivre à ces bouleversements si elle avait su dépasser son rôle d'instrument de « l'approche globale » [2], de gardienne du temple du droit du plus fort et qu'elle était devenue la Cour d'une véritable justice internationale impartiale et efficace. Il n'en est rien...

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Libye : Londres accuse Paris
16 sept, 2016 Bruno Husquinet

La Commission des Affaires Etrangères de la Chambre des communes vient de publier un rapport sur l'intervention britannique en Libye. En termes clairs, les parlementaires affirment que la politique britannique envisageait la protection des civils, mais s'est transformée en politique de changement de régime par la force.

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Triste Syrte
27 avril, 2016 Bruno Husquinet

La bataille de Syrte a eu lieu début octobre 2011 et c'est dans cette ville que Muammar Khadafi a été assassiné le 20 octobre 2011. L'Otan avait déployé des moyens colossaux et les milliers de frappes aériennes ont eu raison du régime en quelques mois à peine. Au front, il y avait certes toute une génération enthousiaste pour la révolution libyenne, mais à leurs côtés œuvraient des combattants islamistes qui avaient leurs propres objectifs. Leur alliance de fait avec les révolutionnaires et la communauté internationale n'était qu'opportuniste et temporaire, ils ont ensuite profité du vide et du chaos pour s'imposer. En 2012, la Libye incarnait un système à haute entropie. La criminalité florissait et les conflits tribaux se multipliaient. Dès lors, les combattants islamistes saisirent l'occasion pour gagner du terrain politique.

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Libye : une guerre holistique
12 févr, 2016 Bruno Husquinet

La chronologie de la guerre en Libye démontre que le concept d' « approche globale » a été mis en œuvre avec la précision d'une horloge suisse tant les décisions et actions se sont imbriquées de manière fluide. Si l'accent a été mis sur l'intervention militaire internationale en soutien à une armée révolutionnaire libyenne, cette guerre holistique dont le scénario a été révélé au cours du mois de mars 2011, s'est menée concomitamment sur six fronts : médiatique, diplomatique, militaire, économique, judiciaire et humanitaire. 

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Chronologie des événements en Libye
12 févr, 2016 Bruno Husquinet

Cette veille est associée à la note d'actualité de Dinah Lee,  Libye : une guerre holistique. Elle présente une chronologie détaillée des événements qui ont eu lieu dans ce pays de février 2011 à septembre 2012.



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Le trésor du Guide
01 janv, 2015 Leslie Varenne

 Libye : le casse du siècle

 

Dans les antichambres des guerres, raison d'Etat se conjugue souvent avec intérêts financiers. En Libye, comme ailleurs, les vainqueurs ont pillé les vaincus. Où se trouve le trésor du Guide ? Les libyens reverront-ils leur argent ? Deux ans après la chute de Tripoli, les véritables raisons de la guerre en Libye taraudent toujours les esprits. La France, le Qatar et leurs alliés ont-ils sauvé un printemps libyen, secouru les populations civiles et ramené la démocratie ? Grâce à une rente pétrolière rapportant 70 milliards de dollars par an, la Libye du colonel Kadhafi avait amassé une fortune colossale et investit des milliards de dollars un peu partout sur la planète. Une puissance financière qui lui permettait de jouer un rôle politique sur la scène internationale, particulièrement en Afrique. Le trésor du Guide a-t-il pesé dans le déclenchement de la guerre ou n'a-t-il été qu'une belle opportunité ?

Cette enquête a été publiée dans le magazine Long Cours en septembre 2013. 

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