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31 mai, 2018 Leslie Varenne
L'ouvrage de Nabil Antaki et de Georges Sabé, deux Frères Maristes, est un beau livre avec de beaux mots pour raconter la souffrance et l'horreur. Il ressemble terriblement à leur ville : belle malgré les ruines. Ce recueil de leurs lettres envoyées à leurs amis de l'extérieur de juillet 2012 à septembre 2017, est une chronique des années de guerre dont même le lecteur averti ne ressort pas indemne.
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18 nov, 2017 Leslie Varenne
Alep est un peu comme un champ de ruines dans lequel ici et là commenceraient à germer des roses. A première vue, c'est toujours un spectacle de désolation, mais partout la vie reprend. Les Alepins nettoient, réparent et les boutiques rouvrent les unes après les autres. Devant les restes de ce que furent les bâtiments historiques s'élèvent des petits tas de pierres, triés, rangés ; ces parpaings millénaires ou centenaires, c'est selon, serviront à la reconstruction. Les habitants retournent se promener devant cette citadelle imprenable, qui trône intacte comme un symbole de victoire sur la dévastation alentour. Avec le retour de l'eau, deux jours par semaine ou plus selon les quartiers, et de l'électricité, 12 heures par jour, le quotidien est moins difficile. Pour autant, rien n'est encore certain et la paix attend toujours son heure. Des groupes djihadistes, dont celui d'al-Nosra, renommé Tahrir al-Sham (HTS), postés à quelques kilomètres, tirent encore des roquettes, qui tombent, de temps à autre, sur les quartiers Ouest. Les Kurdes tiennent le quartier de Cheick Maqsoud comme une forteresse, des blocs de béton bloquent les voies d'accès, c'est une véritable enclave dans la ville.
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14 mars, 2017 Leslie Varenne
Pendant toute la durée du conflit à Alep, les hôpitaux de cette ville ont été au cœur de « l'information de guerre ». Les médias occidentaux et les ONG ont déploré tant de bombardements sur les structures de santé situées dans les quartiers Est, que cette partie de la ville aurait pu passer pour la zone la plus médicalisée au monde. Tant de nouvelles, fausses ou approximatives, ont été relayées qu'il a été difficile de démêler l'écheveau. Cependant, après la libération d'Alep, grâce à l'aide de médecins Aleppins rencontrés lors de la mission humanitaire à laquelle l'IVERIS a pu participer, il est désormais possible de dénouer les fils [1].
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08 févr, 2017 Leslie Varenne
Alep, capitale économique d'un pays en guerre. Alep, berceau de la civilisation, inscrite au patrimoine de l'humanité depuis 1986, se dispute avec Jéricho le titre de l'une des plus anciennes villes du monde. Alep, dès l'arrivée : des ruines. Pour s'y rendre depuis Beyrouth, il a fallu emprunter une route ouverte par l'armée contournant les zones toujours en conflit, traverser un désert peuplé de postes militaires et de villages abandonnés aux maisons éventrées, comme un avant-goût du spectacle de désolation à venir. Alep, sans eau ni électricité puisque les djihadistes ont coupé l'approvisionnement à partir de l'Euphrate et plastiqué la centrale électrique. Vingt-cinq jours après sa libération, le bruit des roquettes et des missiles s'est tu et la vie tente difficilement de reprendre le dessus. Désormais, pour des décennies et pour des générations d'Alépins, il y aura un avant et un après la guerre, un avant et un après juillet 2012. C'est à cette date que des groupes armés divers et variés [1] venus des quatre coins de la planète, ont envahi puis occupé les quartiers Est et Sud et assiégé la totalité de la ville. Avant, le gouvernorat de la région d'Alep comptait entre six et sept millions d'habitants et la ville environ trois millions, quatre ans et demi plus tard, entre les morts, les exilés et les déplacés internes, le nombre d'Alépins a été divisé par deux. Avant quinze zones industrielles employaient un million de salariés ; il y avait un hôpital réputé dans tout le Moyen-Orient ; un centre historique avec le plus grand et le plus ancien souk du monde, 4000 ans avant Jésus Christ, attenant à la mosquée des Omeyyades, monument classé appartenant au culte musulman et chrétien. De tout cela, il ne reste que des gravats… [2]
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