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Côte d'Ivoire, Sahel : deux rendez-vous à hauts risques
17 déc, 2019 Leslie Varenne

Alors qu’Emmanuel Macron s’est engagé sur le plan national dans une séquence hautement inflammable, il a également inscrit à son agenda deux rendez-vous internationaux potentiellement explosifs. Le premier aura lieu en Côte d’Ivoire du 20 au 22 décembre, le second est le sommet avec les chefs d’Etat du G5 Sahel, initialement prévu le 16 décembre à Pau et reporté au 13 janvier. Dans le climat actuel où la présence française en Afrique de l’Ouest est fortement contestée par les opinions publiques, ces événements sont plus que périlleux. Chaque mot, chaque expression, chaque geste du chef de l’Etat français sera scruté à la loupe et le moindre dérapage pourrait jeter encore de l’huile sur le feu. 

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Les pays africains ont raison de quitter la CPI
24 févr, 2017 Guehi Brence

Cette interview de Leslie Varenne est parue dans le journal ivoirien "Le Temps" le samedi 18 février. 

Après le passage de plusieurs témoins, comment jugez-vous aujourd'hui le procès de Gbagbo ?

Le procès Gbagbo est absurde, à ce titre il reflète bien le monde dans lequel nous vivons actuellement. Il n'a ni queue ni tête et n'est étayé par rien de concret, rien de solide. Aucune enquête sérieuse n'a été réalisée, ni autopsie, ni balistique, rien.  D'un point de vue strictement judiciaire, c'est tout simplement aberrant. 

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CPI : Autopsie d'un naufrage judiciaire.
10 janv, 2017 Leslie Varenne

Partie II :

Retour sur la tuerie des femmes d'Abobo

 

Préambule

Lors de sa première note sur ce procès, l'IVERIS avait pris l'engagement de revenir sur une des quatre charges retenues contre Laurent Gbagbo et son co-accusé Charles Blé Goudé. Il s'agit de la marche des femmes dans le quartier d'Abobo à Abidjan, le 3 mars 2011, au cours de laquelle au moins sept femmes ont trouvé la mort. La tuerie des femmes d'Abobo est un événement crucial de l'histoire ivoirienne puisqu'il conduira au vote, le 30 mars 2011, de la résolution 1975 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. C'est sous le prétexte de cette résolution, qui autorisait la France et l'ONU à détruire les armes lourdes de l'armée ivoirienne afin de protéger les populations civiles, que ces forces ont mené une guerre en Côte d'Ivoire en violation de la charte des Nations Unies [1]. L'auteur de ces lignes a enquêté sur le sujet et a publié en février 2012 aux éditions Mille et une nuits un livre sur la crise post-électorale et la guerre de 2011, intitulé « Abobo-la-guerre, Côte d'Ivoire, terrain de jeu de la France et de l'ONU ». Après la publication de cet ouvrage, l'auteur a continué, lors de ses multiples voyages en Côte d'Ivoire, à enquêter sur cet événement. Mais, avant d'écrire à nouveau sur ce drame et rendre publiques de nouvelles informations, l'Institut souhaitait que le sujet soit traité devant la CPI. Compte tenu de la manière dont se déroule le procès, il ne paraît plus urgent d'attendre. Que soit remercié, ici, ceux qui ont aidé à la réalisation de ce rapport. Ils sauront se reconnaître.

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La Côte d'Ivoire sur un fil
07 janv, 2017 Leslie Varenne

Depuis hier, la Côte d'Ivoire est en proie à de fortes turbulences. Officiellement il s'agit d'une mutinerie de militaires mécontents de leurs conditions et revendiquant des primes et des augmentations de salaires. Ce soulèvement commencé au Nord du pays, s'est très vite étendu à l'Ouest et au Centre. Depuis ce samedi matin la révolte a atteint la capitale où des tirs ont été entendus dans plusieurs quartiers d'Abidjan, notamment dans le camp militaire d'Akouédo et dans celui du 3ème bataillon de gendarmerie d'Anyama.

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La Côte d'Ivoire n'a pas voté
02 nov, 2016 Leslie Varenne

Dimanche 30 octobre 2016, les Ivoiriens étaient appelés à s'exprimer lors d'un référendum pour accepter ou refuser la nouvelle constitution proposée par le Président Alassane Ouattara. Ce dernier s'inscrivant ainsi dans la tendance actuelle, suivie par les chefs d'Etat d'Afrique francophone, qui consiste à modifier les lois fondamentales de leur pays respectif à des fins de convenance personnelle. Les changements proposés : création d'un Sénat et d'un poste de vice-président, abrogation de la limite d'âge pour se porter candidat à l'élection présidentielle, nationalité du Président, ne font pas partie des préoccupations majeures d'une population confrontée à une misère galopante, un chômage massif et au manque d'accès aux besoins primaires. En revanche, un article de cette nouvelle constitution concernant la propriété foncière est possiblement porteur de troubles, le problème de l'appartenance des terres n'ayant jamais été réglé dans ce pays. Toute l'opposition s'est alliée au sein d'un « Front du refus » qui a appelé au boycott des urnes et leur mot d'ordre a été suivi bien au-delà de leur camp, elle a annoncé une participation oscillant entre 3 et 5%. De son côté, la Commission Nationale Indépendante a rendu son verdict : 93,42% de oui et 42,42 % de votants. La Côte d'Ivoire joue toujours avec la vérité des chiffres, comme l'a prouvé la dernière élection présidentielle. Néanmoins, ce chiffre officiel de participation doit être interprété pour ce qu'il est : une défaite pour le Président Ouattara qui, devant le taux réel d'abstention, n'a pas été en mesure de porter ce chiffre au-delà d'un honorable 60%, les contorsions arithmétiques ayant parfois des limites. La campagne électorale délétère avait donné un avant-goût de ces résultats. D'une durée d'une vingtaine de jours seulement, elle n'a pas été l'occasion d'un grand débat national. Elle a, en outre, été émaillée d'incidents, les opposants au texte ont été victimes d'une répression musclée dénoncée par Amnesty International. C'est dans ce contexte que Manuel Valls a choisi d'effectuer une visite officielle en Côte d'Ivoire, le jour même du référendum, laissant ainsi penser que la France apportait son soutien au Président Alassane Ouattara et à ce changement de constitution très contesté. 

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Côte d'Ivoire, Abidjan, octobre-novembre 2015
04 nov, 2015 Leslie Varenne

A la veille du scrutin présidentiel, dans la capitale politique, l'atmosphère est impalpable. Le temps est suspendu. Abidjan est vide. Comme toujours dans les temps incertains, les élites ont envoyé leurs familles à l'étranger. La classe moyenne a fait des provisions et se terre chez elle. Les pauvres sont partis au village en attendant que l'élection se passe. Election, ce seul mot, terrorise les Ivoiriens. Sans aucun doute, les souvenirs douloureux de la Présidentielle de 2010 et de la guerre de 2011 qui a suivi, remontent à la surface. Mais il y a autre chose, il règne un climat étrange et indicible. Jamais les Ivoiriens n'ont été aussi taiseux. C'est un peuple pudique sur ses souffrances, mais qui adore les joutes politiques. Aujourd'hui même les chauffeurs de taxi, d'ordinaire si volubiles restent muets. 

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