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M'Berra, l'inexorable ensablement
08 avril, 2018 Moussa Ag Assarid

L'accord d'Alger, signé en mai-juin 2015 prévoyait le retour "dans de bonnes conditions" de tous les habitants de l'Azawad qui ont fui et qui vivent dans les camps du Burkina Faso, du Niger, d'Algérie ou de Mauritanie. Presque trois ans plus tard, il n'en est rien. Dans le camp de réfugiés de M'Berra en Mauritanie, un des plus grands d'Afrique, il y a encore entre 51 et 53 000 personnes, selon les chiffres de l'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) qui gère ce lieu. Sous la pression des autorités maliennes et de quelques hommes politiques indélicats, certains ont tenté de rentrer, mais la grande majorité est revenue rapidement à cause de la situation sécuritaire, de la peur d'être prises pour cible par l'armée malienne ou par des individus armés non identifiés et autres bandits. Non seulement ce camp ne désemplit pas, mais toutes les semaines, M'Berra voit s'installer de nouveaux arrivants en provenance, cette fois du Centre du Mali, notamment des Peules, venus des régions maliennes de Mopti, Ségou et Kayes. Elles fuient, elles-aussi, l'armée malienne et/ou les différentes milices ethniques.  

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G5 Sahel : solution ou problèmes ?
21 déc, 2017 Leslie Varenne; Moussa Ag Assarid

Le 22 décembre 2017, Emmanuel Macron se rend au Niger où il sera question une nouvelle fois de la force G5 Sahel (FC-G5S). Cette force, qui ne cesse d'être à l'agenda médiatique du Président de la République, n'est toujours pas entièrement financée. Le tour de table organisé par la France à la Celle-Saint-Cloud, le 13 décembre dernier, a permis de récolter quelques 300 millions d'euros sur les 423 recherchés [1]. Les deux plus gros bailleurs de fonds sont l'Arabie Saoudite avec 100 millions et les Etats-Unis avec 60 millions d'euros. Ils sont suivis par l'Union européenne 50, les Emirats Arabes Unis, 30, la France, 8 et les Pays-Bas 5 millions d'euros. Le 12 décembre dernier, lors d'une conférence à l'Assemblée Nationale consacrée au G5, l'IVERIS a interrogé le secrétaire permanent de cette organisation, Najim El Hadj, sur la participation de l'Arabie Saoudite au sein de la FC-G5S. Monsieur El Hadj a alors répondu que ce pays ne jouerait aucun rôle. Pourtant quelques jours plus tard, l'Arabie Saoudite annonçait son souhait de tenir une réunion sur le sujet à Ryad en janvier prochain. Dans la foulée, Paris justifiait cette initiative en déclarant : « Il y a une logique d'engagement opérationnel des Saoudiens et une logique d'engagement des Saoudiens et d'autres pays sur la prise en compte et la lutte contre les vecteurs du financement du terrorisme et de l'extrémisme ». Par conséquent, ce qui était annoncé comme une création d'une force militaire africaine, s'apparente de plus en plus à une coalition occidentale/monarchie du golfe à l'instar de celle qui existait en Irak et en Syrie… Cette nouvelle coalition et cette sur-militarisation de la bande sahélo-saharienne questionne d'autant plus que selon les chiffres disponibles, les terroristes agissant dans cette zone seraient entre 500 et 1000 tout au plus. Pour décrypter la situation et évaluer les risques, l'IVERIS a interrogé Moussa Ag Assarid, consultant sur les questions de développement au Sahel.

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